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17 février 2008 7 17 /02 /février /2008 19:05

SA MAJESTE DES MOUCHES EN AFGHANISTAN

Petit film, petits acteurs, petits moyens pour une vision profonde des racines de l’intolérance et des préjugés qui sommeillent dans chaque être humain.

Pour son film Le Cahier, la réalisatrice Hana Makhmalbaf filme les enfants de Bamian qui, déjà dans leurs jeux, reproduisent les gestes de guerre et d’intolérance transmis par les adultes. Le film a été tourné en Afghanistan sous les statues géantes de Bouddhas détruites par les talibans et près des grottes où tentent de vivre des familles décimées par des années de guerre. Disposant d’une structure rigoureuse et de modestes moyens techniques, le Cahier réserve pourtant de beaux moments de poésie et d’innocence, renforcés par l’humilité du regard que pose la réalisatrice sur son sujet et ses petits acteurs. La plupart du temps filmé caméra à la main, le film met en scène des enfants qui n’ont jamais été confrontés à une prise de vue. La mise en scène s’appuie plus sur l’intensité des symboles (des pages du cahier deviennent des avions de guerre en papier) que sur le déploiement des procédés cinématographiques.

L’intérêt principal de ce film est d’avoir traité le sujet des racines de la haine en adoptant le point de vue des enfants, en se situant vraiment à leur hauteur. A la manière d’un Sa Majesté des mouches, nous plongeons dans cet univers à la fois cruel et tendre qui donne au film un caractère tout aussi léger que grave. L’innocence des enfants ne fait que mieux ressortir la terrifiante gravité de leurs jeux et de leurs paroles. La réalisatrice centre son récit sur Baktay une petite fille de 6 ans qui rêve d’aller à l’école et de découvrir le monde. Admirant son petit voisin qui récite l’alphabet toute la journée, elle se met en tête d’aller à l’école avec lui, quitte à braver tous les dangers. Tout au long de sa quête de liberté et d’émancipation, elle se confronte au monde des garçons qui déjà cherchent à travers leur jeu à la soumettre, à lui mettre un voile et à se battre contre les Américains. Quand ces enfants atteindront l’âge adulte, nous dit la réalisatrice, comment parviendront-ils à tisser des relations normales alors qu’ils font de la guerre le thème principal de leurs jeux ? Aux bâtons des garçons de son âge qui miment les armes, aux gestes de lapidation répétés sur elle, Baktay et son petit copain tentent d’opposer d’autres signes, le rouge à lèvre de la mère évoquant la beauté et l’émancipation, la glaise symbole d’humanité, la moisson symbole de fertilité.

Ce point de vue de l’enfance permet ainsi à la réalisatrice de dénoncer un monde de domination masculine et de guerre forgé depuis des générations. Elle montre aussi parfaitement à travers la quête de sa petite héroïne combien la guerre et les préjugés puisent leur source dans la pauvreté et l’ignorance.

Que  peut-on  espérer de la bonté humaine ? Comment grandir dans un monde de paix et le préserver ? On retiendra du Cahier une image originale forte qui forme l’épilogue et le prologue du film: une explosion, des vestiges culturels et religieux qui s’effondrent. Un monde en décomposition ? Makhmalbaf semble proche de faire ce constat. Baktay  comprend au final que si elle veut avoir la paix elle doit accepter de «faire la morte et elle sera libre ». Derniers mots du Cahier qui sort de la bouche d’un enfant de 6 ans et qui saisissent d’effroi...



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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 13:54

A L'OCCASION DE LA DIFFUSION PROCHAINE SUR FRANCE 2 DE "L'AFFAIRE BEN BARKA", JEAN-PIERRE SINAPI, SON REALISATEUR, REVIENT SUR UN TOURNAGE PAS COMME LES AUTRES, AVEC EN PRIME UN RETOUR SUR SON PARCOURS DE CINEASTE.

RENCONTRE AVEC UN CINEASTE 

QUI NE MANQUE NI DE TALENT NI DE COURAGE.

DIFFUSION DE L'AFFAIRE BEN BARKA

FRANCE 2 LUNDI 21 ET MARDI 22 JANVIER A 20H50

 - Après les films de Boisset et de Le Péron, pourquoi une nouvelle œuvre sur l’affaire Ben Barka ?

Le film de Boisset a été réalisé en 1974, soit 9 ans après l’enlèvement de Medhi Ben Barka. A l’époque de son film on a vite supposé que Hassan II et son bras droit, le ministre de l’intérieur étaient mouillés dans l’affaire avec des flics français. Mais au total on savait très peu de choses de manière officielle. Boisset a donc réalisé l‘Attentat sans que l’on connaisse tous les dessous de l’affaire. Il s’agit d’une vraie fiction qui mélange plein de choses, qui s’inspire de l’affaire Ben Barka mais n’en parle pas vraiment. Le film de Le Péron J’ai vu tuer Ben Barka, lui, a pour héros Figon, un ancien repris de justice, un fils de bonne famille qui a mal tourné et qui est devenu  la coqueluche de St Germain Des Près dans les années 60. Il a eu pour marraine de prison Marguerite Duras. Sartre a écrit sur lui dans Les Temps Modernes. Toute la gauche intellectuelle s’était entichée de ce personnage. Le sujet du film n’était donc pas l’affaire Ben Barka mais ce personnage qui a été un acteur important du piège dans lequel Ben Barka a été entraîné. Ce film ne parle pas de l’affaire en elle-même mais évoque plutôt St Germain Des Près à travers ce personnage. Sur le plan historique de l’affaire, ce film n’a pas un grand intérêt. On sait depuis 2001, 2002 exactement ce qui s’est passé et on peut maintenant parler de l’affaire Ben Barka en toute connaissance de cause. L’affaire Ben Barka est un  vrai film sur le sujet : il montre comment le piège a été organisé avec la complicité très active de la CIA et des services secrets marocains. Le film parle donc vraiment de Medhi Ben Barka et de l’imbécillité complaisante de la police française qui a participé à l’affaire. Ce film parle dans sa première partie de l’enlèvement devant la brasserie Lipp et dans la seconde du scandale qui a secoué la république française et la Vème République suite à cet événement.

- Cette affaire n’est pas totalement classée n’est-ce pas ?

Bien sûr, aujourd’hui, la femme de Medhi Ben Barka continue de chercher ce qu’est devenu Ben Barka après l’enlèvement. On sait qu’il est a été torturé, qu’il est mort; on sait où ça s’est passé mais il reste une question : qu’est devenu son corps ? La famille de Medhi Ben Barka n’a toujours pas pu faire le deuil de sa disparition, elle cherche toujours à connaître le destin de ce corps.

- Ce film a été une commande je crois ?

Oui, la production Scarlett m’a contacté pour réaliser le film et j’ai accepté avec enthousiasme alors qu’il est plutôt rare que je réponde à des commandes. D’habitude j’écris mes propres films. J’ai accepté car le sujet me touche profondément. Même si je ne suis pas de cette génération là, j’ai le souvenir de qui était Medhi Ben Barka. Un de mes meilleurs amis marocains a appelé son fils Medhi en hommage au personnage. Ben Barka est une figure, une sorte de Jean Moulin à l’échelle du Tiers Monde. Autant de raisons pour lesquelles je me suis senti pleinement engagé dans ce projet.

Joëy Faré avait déjà produit un film sur le Raimbow Warrior et un beau téléfilm sur Jean Moulin. Je pense qu’elle est une productrice qui a des opinions et qui les défend. Elle s’engage sur des films qui ont un contenu dense. Que l’on partage ou pas son point de vue, ses choix de production se portent sur des films forts.

- Comment s’est déroulée la mise en place du projet dans un contexte politique encore brûlant ? As-tu rencontré des difficultés ou même des oppositions pour tourner ce téléfilm ?

Je n’ai pas eu de pression mais plutôt des tracasseries. L’un des personnages clefs de l’affaire en France est Papon, à l’époque préfet de Paris. Il est une des pièces maîtresses de cette histoire: c’est lui qui a étouffé l’affaire. On était à l’époque à quelques semaines de l’élection présidentielle à laquelle se présentait le général de Gaulle. Il y a aussi le fait que ceux qui ont enlevé Ben Barka avec la complicité des services secrets et de la CIA étaient ceux qui 3 ans auparavant avaient enlevé le chef de l’OAS en Allemagne et l’ont livré pieds et poings liés à De Gaulle. Le film Ben Barka dérange quand même beaucoup. Cette affaire n’est pas totalement réglée. On ne peut pas dire que la France soit sortie grandie de cette affaire.

En France au niveau des autorisations de tournage, il n’y a pas eu de soucis sauf  une fois au musée des Archives, un décor important, où nous avons tourné.  Après nous avoir dit oui au début, on nous a refusé l’autorisation de tourner avec le motif écrit suivant « sujet délicat en période préélectorale ». Face à notre colère ils sont revenus sur leur refus de tournage. Après ce ne sont que des péripéties : au jardin du Luxembourg on nous a demandé de ne pas tourner d’images vers le Sénat pour ne pas que l’image du Sénat soit associée à cette affaire. L’armée nous avait autorisée à tourner sur un terrain d’aviation à côté du Bourget. Au dernier moment on nous a opposé un refus. Une autre fois nous n’avons pas pu emmener les armes de jeu au Maroc, malgré nos demandes d’autorisation. Alors on en a fait fabriquer une en caoutchouc, un fusil à lunettes et c’est moi-même – il faut le dire ! - qui l’ai passé dans mes bagages pour le Maroc (rires). Malgré ces tracasseries diverses, il faut dire que la mairie de Paris et d’autres services nous ont quand même aidé. Nous avons obtenu des autorisations que personne n’a eu depuis longtemps : nous avons pu avoir le Bd St Germain bloqué toute une matinée un dimanche matin, ce qui n’était pas arrivé depuis 30 ans ! Donc nous n’avons pas été ennuyés par une volonté politique mais plutôt par des fonctionnaires qui de leur propre chef ont voulu  faire  leur loi !  

- Comment s’est déroulé le travail des deux scénaristes. Quelle a été l’origine du scénario ? Est-ce que tu  leur as  donné des indications particulières ?

Le scénario était écrit quand on me l’a proposé. On m’a engagé comme metteur en scène, réalisateur. En revanche, quand j’ai découvert les scénarios que j’ai beaucoup aimés, je leur ai demandé de retravailler des dialogues, de les rendre plus vivants, moins littéraires. Je leur ai demandé de développer des situations. De mon côté j’ai simplifié pas mal de décors; c’est un film de 135 décors. Ce qui est énorme ! Même pour le cinéma ce serait délirant ! Par exemple, nous avons tourné à l’Académie de Billard Place Clichy. Ce lieu a permis de remplacer 3 ou 4 autres décors. Il a remplacé le Café de la Paix, la Closerie des Lilas… J’ai aussi développé avec leur accord la partie de la vie familiale et intime de Medhi Ben Barka. Mais au total ce n’est pas moi qui signe ce scénario.

- Simon Abkarian jouait le rôle de Ben Barka dans le film de Le Péron. Pourquoi l’avoir repris ici à contre emploi dans le rôle d’Oufkir ?

Simon Abkarian dans le rôle de Ben Barka c’était un « miss casting », un casting…improbable ! Ben Barka faisait 1m52.  Simon fait 1m90. Rien à voir. Dans le film de Le Péron, le personnage de Ben Barka n’a que trois petites séquences, il n’existe pas.

- Tu  l’aurais choisi comme en réponse à Le Péron... ?

Non, j’ai choisi Simon car je le connais depuis son parcours chez Mnouchkine : c’est un immense acteur, avec qui j’avais envie de travailler depuis très longtemps. J’avais peur justement qu’il refuse le rôle d’Oufkir le méchant parce qu’il avait joué Ben Barka. Ça l’a au contraire amusé. Il est magnifique dans le rôle d’Oufkir. Mon choix n’a rien à voir avec le film de Le Péron. Simon ressemble physiquement à Oufkir, il est grand, classieux. Il est arménien donc il est tout à fait crédible en personnage d’Oufkir qui était quelqu’un de très élégant, de séduisant. Pour moi c’est le comédien idéal pour interpréter ce rôle.

- Il a fallu reconstituer l’atmosphère des années 60 et des années De Gaulle en France ? Comment avez–vous travaillé sur ce point là ? Est-ce que ça été facile de trouver des lieux de tournage adéquats ? Est-ce qu’il a fallu fournir un gros travail au niveau des décorateurs ?

Le chef déco a fait un énorme travail.  Il avait déjà fait un magnifique boulot sur Indigènes, son dernier exploit. Choisir les décors ce n’était pas facile mais ce fut quand même un grand moment de plaisir d’aller en repérage, trouver les décors, voir comment les transformer, les modifier pour les rendre crédibles en décors des années 60. On s’est beaucoup amusé. Mais il y a eu deux décors extrêmement difficiles. Le premier c’était le Bd St Germain devant chez Lipp. Il a fallu faire beaucoup de camouflage. On s’est beaucoup servi de camions et de véhicules pour cacher les vitrines du boulevard car les propriétaires des magasins ont refusé que l’on fasse des modifications sur leur devanture. On a reconstitué la station de taxi, une station de métro. On a eu beaucoup de chance d’avoir le boulevard pour nous. Un autre décor qui a été très difficile c’est Orly. Il y a plusieurs halls à Orly : celui des arrivées, des départs, des bagages. On a tout reconstruit. Le bureau de Lopez qui donne sur les pistes et la tour de contrôle a été complètement fabriqué. Ce personnage de Lopez (interprété par Olivier Gourmet) est le chef d’escale, une pièce maîtresse de l’affaire Ben Barka. Orly est un aéroport qui n’a pas changé depuis sa construction, même plafond, même couleurs, mêmes lampadaires, etc. Nous nous sommes servis de documents d’époque montrant l’extérieur d’Orly. Par effets numériques nous avons pu y intégrer les comédiens et on y voit que du feu !

- Et pour le directeur de la photo ? Avait-il des  indications particulières ?

C’est la deuxième fois que je travaille avec Gérard Simon après Vive la bombe. On s’est inspiré d’un long métrage qui nous a beaucoup plus et qui s’appelle Syriana avec Georges Clooney. Un film formidable qui montre comment se développe de manière tentaculaire les réseaux des services secrets avec les grandes sociétés pétrolières et le gouvernement américain. Nous nous en sommes beaucoup inspiré pour notre façon de tourner l’Affaire Ben Barka. Notre objectif était de s’inspirer de ce film. Nous ne voulions pas faire un film de reconstitution, un film d’époque. On a tourné ce téléfilm je crois de façon très moderne, tout le temps la caméra à l’épaule, s’intéressant plus aux personnages qu’aux décors, même si les décors sont formidables.

- Globalement comment s’est passé le tournage ?

Sincèrement ?  Au mieux de ce que nous pouvions espérer. Ce film je pense va être réussi. Je n’ai jamais eu autant de moyens pour faire un film de télé. Le budget du film avoisine les 5 millions d’euros. Mais au-delà de l’aspect financier ce qui compte c’est le pari misé sur ce sujet pour faire un téléfilm, l’investissement de la production. Nous avons eu des décors vraiment exceptionnels. C’est quelque chose que je n’ai jamais vécu à la télévision. Ce film devrait intéresser les foules. Le casting est incroyable, mieux qu’au cinéma !

- Ton cinéma est toujours curieux des différences. Tu as souvent abordé l’étrange, l’étranger, le handicap et la sexualité, le chômage, la banlieue…Est-ce que cette ouverture à tout ce qui est hors norme et différent  pourrait résumer ton  cinéma ?

J’aime bien l’expression « curieux des différences » mais ce n’est pas une «curiosité» … Je ne peux pas imaginer dépenser de l’énergie pour faire un film qui ne parle de rien. Ce n’est pas possible… Même si je suis bon public et que je vais aussi au cinéma voir des films légers.  Si je fais un film c’est pour que le public prenne du plaisir à le regarder c’est mon objectif premier. Mais ce dont j’ai envie aussi c’est que le film ait un contenu, qu’il parle au niveau historique, social. Il est vrai que personnellement je suis amené à parler des gens qui sont en situation de faiblesse, de détresse, en marge de la société. Naturellement mes désirs sont de parler des gens qui vivent des injustices sociales. C‘est cela qui me motive.

- Parle-nous de ton  parcours 

Je suis fils d’ouvrier immigré italien. Mes choix de films viennent certainement de la façon dont j’ai été élevé par ma mère. Elle avait beau être une paysanne illettrée, elle avait des valeurs humaines simples mais très fortes : ne jamais profiter des gens, les aider. Qu’on soit noir, arabe, on se mélangeait ; ce qui comptait c’était les individus et pas la couleur de peau. L’autre credo de ma mère était qu’il fallait s’en sortir par les études. On était 7 enfants et dans les quartiers ouvriers nous n’étions pas nombreux à faire des études. Après cela, j’ai fait les grandes écoles. Je suis ingénieur de formation. Mais je ne voulais pas être ingénieur.  J’ai fait ces études pour me rassurer sur pas mal de choses: la peur du lendemain, la peur de manquer. Mon profond désir était d’être écrivain. J’ai écrit un premier roman qui est devenu un scénario. Je crois que d’être du cinéma  et de la télé aujourd’hui c’est  pour moi une façon d’être écrivain. J’ai écrit mon livre en 1984. C’était l’histoire de ma famille en Lorraine, une famille italienne dans l’est de la France, avec les usines, la guerre d’Algérie qui se mélangeaient. C’était une histoire très centrée sur ma famille, assez autobiographique. Je me suis baladé avec mon scénario sous le bras, comme ça, sans connaître personne. Je ne savais même pas ce que c’était qu’un comédien. Je ne connaissais personne dans le cinéma. J’étais prof de physique à Paris puis j’ai rencontré un copain peintre en bâtiment qui connaissait un copain, ex-flic devenu scénariste qui connaissait un metteur en scène qui allait prendre la direction de la fiction de TF1. Il lui a donné le scénario que la chaîne a adoré tout de suite ! Depuis je n’ai plus arrêté ! Je ne connaissais personne dans le monde du cinéma mais j’étais imbibé de cinéma italien, de Pasolini, Fellini, Visconti. J’avais appris le scénario de Rocco et ses frères ligne par ligne, presque par cœur. Et j’ai écrit mon premier scénario en m’inspirant beaucoup de ce film…

- Quand sera diffusé le téléfilm sur France 2 ?

Je ne sais pas encore exactement. J’aimerais que ce soit le 29 octobre prochain évidemment … Une sortie DVD est prévue également par la suite.

Propos recueillis par Pierre Vaccaro le 18 avril 2007

FILMOGRAPHIE DE JEAN-PIERRE SINAPI

Réalisateur

Vive la bombe ! (2006) 

Camping à la ferme (2005) 

Vivre me tue (2003) 

Nationale 7 (2000) 

Un Arbre dans la tête (1996)

Bocetta revient de guerre (1986)

Scénariste  

Camping à la ferme (2005), de Jean-Pierre Sinapi

Vivre me tue (2003), de Jean-Pierre Sinapi

Nationale 7 (2000), de Jean-Pierre Sinapi

Les Hirondelles d'hiver (TV) (1999), de Andre Chandelle

La Rivière Espérance (1995) - Saison 1 SÉRIE TV

épisode : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9

Bocetta revient de guerre (1986), de Jean-Pierre Sinapi

La Vallée des espoirs de Jean-Pierre Marchand (1984/1985)

Adaptateur  

Les Hirondelles d'hiver (TV) (1999), de Andre Chandelle

 Retrouvez des photos du tournage de L'Affaire Ben Barka ici



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11 janvier 2008 5 11 /01 /janvier /2008 19:34

SYNOPSIS

Sous les anciennes statues géantes de Bouddhas détruites par les talibans, des milliers de familles tentent de survivre dans des grottes. Baktay, une petite fille de 6 ans, entend toute la journée son petit voisin réciter l’alphabet. Elle se met alors en tête d’aller à l’école, quitte à braver tous les dangers.

 

NOTE D’INTENTION

L’Afghanistan est un pays atypique. Sur une période de 25 ans, se sont succédés au pouvoir les communistes Russes, Al Qaeda et les Talibans puis enfin les occidentaux et leurs valeurs chrétiennes. Chaque occupant avait pour dessein de chasser le précédent afin de « libérer » le pays. Mais ce qu’il résulte des vagues libératrices successives, c’est un territoire exsangue et ruiné. La destruction matérielle ne se limite pas aux agglomérations. Aujourd’hui, les jeux quotidiens de tous les enfants d’Afghanistan sont une reproduction de leur expérience de vie dans un état en guerre. Ils miment les armes des adultes, veulent lapider les petites filles ou prétendent poser des mines. Quand ils atteindront l’âge adulte, comment ces enfants, qui ont fait de la guerre le thème principal de leurs divertissements, parviendront à tisser des relations normales ? (Hana Makhmalbaf)

ENTRETIEN AVEC HANA MAKHMALBAF

Où se situe l’action de votre film ?

Une grande partie du film a été tournée à Bamian en Afghanistan, au pied des ruines des deux statues de Bouddha détruites par les Talibans en 2001.

Comment avez-vous choisi les acteurs ?

Je me suis rendue dans de nombreuses écoles à Bamian et dans ses environs. J’ai pu voir des milliers d’enfants. J’en ai auditionné des centaines jusqu’à ce que je trouve ceux qui me semblaient parfaits pour l’histoire.

Qu’avez-vous ressenti en dirigeant ces enfants ?

Ce fut une expérience très dure mais indéniablement gratifiante. Dure dans le sens où ces enfants ne connaissaient pas le cinéma. Ils n’étaient pas très à l’aise car ils n’avaient jamais tourné auparavant. La plupart n’ont même pas la télévision chez eux pour se familiariser avec la vision de leur image sur un écran. Mais c’était aussi très valorisant de travailler avec eux. Ce sont des enfants particulièrement dynamiques et de voir leur visage angélique et leur énergie, c’est une combinai­son enthousiasmante. Quand j’ai tourné avec eux, j’ai essayé d’avoir une approche différente, je voulais que le processus ressemble à un jeu.

Et vous pouvez voir ce côté récréatif dans le film. Si le film a un sens plus profond, il faut le chercher derrière les distractions des enfants.

Maintenant que le film est terminé, pensez-vous y trouver le message que vous vouliez faire passer ?

J’ai tenté de décrire les effets de nombreuses années de violence sur le pays. J’ai vraiment voulu montrer une image de l’Afghanistan contemporain pour que les adultes prennent conscience des conséquences de leur attitude sur les générations suivantes. Les enfants du film sont les adultes de demain. S’ils s’habituent à la violence si jeunes, le futur de l’humanité est en grand danger.

Un des enfants dit : « Quand je serai grand, je vous tuerai ». Cette réplique est d’autant plus forte que cet enfant a toujours vécu au milieu d’une violence exacerbée. Cette brutalité fait partie de son environnement. Je suis persuadée que la vraie école pour les enfants est celle du quotidien. L’apprentissage réside dans leur capacité à observer, assimiler et reproduire le comportement de leurs parents et des adultes. Compte tenu de ce qui les entoure, c’est assez inquiétant.

Par exemple, il y a quelques années, un terrible massacre a eu lieu à Bamian. Des hommes et des jeunes garçons ont été décapités devant leur épouse et leur mère. On ne mesure pas le traumatisme infligé aux survivants, aux enfants confrontés à la cruauté de ces actes barbares.

Les successions de conflits en Afghanistan ont brisé des générations. Ironiquement, ceux qui viennent sauver le pays n’ont que le temps de le détruire. Ils ne restent jamais pour le reconstruire. Le cycle de destruction et de violence se répète inlassablement. Seuls les protagonistes changent. Les Russes, les Talibans puis les Américains. Communistes, musulmans puis chrétiens ou athées. Tous ont en commun l’utilisation de la violence. Une violence dorénavant ancrée dans la culture des habitants de l’Afghanistan. Une violence présente même dans les jeux des enfants. Contrairement aux Etats-Unis où les jeunes font l’expérience de la violence à travers le prisme d’ Hollywood et des films d’action, les enfants d’Afghanistan l’ont vécue en étant les témoins récurrents des atrocités. Ils étaient au premier plan quand leurs familles subissaient cette violence ou quand leurs pères étaient décapités dans leur propre maison.

La traduction du titre original du film est « Buddha s’écroule de honte », mais les statues n’ont elles pas été détruites par les Talibans ?

Oui. On peut dire ça. On peut voir les images d’archives des destructions au début et à la fin du film. Le titre vient d’une histoire de mon père, Mohsen Makhmalbaf. Il disait que même une statue peut éprouver de la honte quand la souffrance ressentie par les personnes innocentes qui l’entourent est trop violente. Au point donc de s’écrouler. J’ai pensé que le titre était approprié. Non seulement pour sa portée métaphorique mais aussi parce que l’action se déroule au milieu des ruines des deux statues de Bouddha.

Le récit était-il défini dès le départ ou s’est-il étoffé durant le tournage ?

Au début j’avais un fil conducteur plutôt poétique. Je voulais retracer la journée d’une petite fille de 6 ans qui veut se rendre à l’école à tout prix. Son envie est provoquée et encouragée par son petit voisin. Elle n’a pas de cahier et doit donc vendre ses oeufs pour s’en procurer un à la papeterie mais n’a pas assez d’argent pour s’acheter un crayon. Elle prend donc le rouge à lèvres de sa mère et commence sa quête. Sans avoir conscience des modalités qu’il faut entreprendre pour devenir une élève de CP, elle va d’école en école et de refus en refus. Après la première partie du tournage, pendant la phase de montage, j’ai eu la sensation que les personnages étaient d’une certaine manière incomplets. Je suis donc allée voir ma mère, la scénariste et nous avons retravaillé sur le sujet.C’est ainsi que la journée décrite dans le film est en fait tournée sur trois saisons différentes : printemps, été et automne.

Comment les personnages du film ont-ils évolué ?

En partie durant l’écriture, en partie pendant le tournage. Dès que j’ai commencé à filmer, de nouveaux éléments me sont apparus et j’ai eu envie de modifier ce que je voulais faire passer. J’ai longtemps observé le comportement des enfants autour de nous avant de décider d’incorporer certains de leurs jeux dans le récit. Au fil de notre cohabitation, je suis tombée sur de nouvelles idées que je jugeais capables d’enrichir le récit.

Je suis ainsi entrée en contact avec un homme qui était communiste pendant l’invasion russe, Mollah sous les Talibans et qui travaille maintenant pour les Américains. Dans le film, il ressemble à l’enfant qui tue sans discontinuer, chaque fois en modifiant son identité. Un autre exemple : celui de l’enfant qui s’entraîne inlassablement à répéter l’alphabet quoi qu’il arrive. Même sous la torture, il ne veut pas abdiquer et continue de s’exercer. On sent qu’il ne va jamais réussir à le maîtriser. Des efforts sans fins pour des progrès inexistants ! Contrairement au cas du premier personnage, celui-là n’a jamais été en contact avec une quelconque forme de pouvoir. Il a été trompé et détruit par les gens qui le détiennent. C’est le cas de bon nombre de nations dans le monde. Des individus sont victimes de tromperies, de tortures et de massacres. Ils n’abandonnent pas ce qu’ils entreprennent mais ne seront jamais vraiment récompensés.

Pour le petit garçon, l’évolution se situe dans sa prise de conscience. Il faut parfois savoir mourir pour pouvoir continuer. Ce n’est pas une expérience ordinaire.

Le film a-t-il un héros ?

Il n’y a pas de héros dans le film. Même la petite fille n’est pas vraiment une héroïne puisqu’elle ne parvient pas à remplir sa mission. Elle accepte en plus de mourir, du moins temporairement, comme les statues de Bouddha. Elle n’a de toutes façons pas le choix.

Je pense qu’il n’y a pas de héros dans le film, parce qu’il n’y en a pas non plus dans la réalité. Dans un souci de décrire de la manière la plus crédible possible les personnages de la vie de tous les jours il était difficile d’en faire des héros... Chaque personnage représentant une tranche de vie. Par exemple, quand les garçons « jouent » à la guerre de leur père, les filles sont un peu perdues quant au rôle de leur mère. Elles mettent du maquillage comme une forme de rébellion inconsciente. De ce point de vue, nous sommes dans un pays ou grâce à l’imagination, les armes sont des bâtons de bois, les écoles sont prises d’assaut par du rouge à lèvres et les villes bombardées par des cerfs-volants.

Parlez-nous de vos deux premiers films et de votre expérience dans le cinéma jusqu’à aujourd’hui...

Ma dernière expérience, JOY OF MADNESS, est un documentaire, un making-of du film À 5 HEURES DE L’APRÈS-MIDI de ma soeur Samira que j’ai tourné en numérique, sans équipe. Au départ, l’idée était de garder une preuve de tous les problèmes que Samira pouvait rencontrer durant le tournage en Afghanistan. Le résultat final ressemblait en fait plus à une description du quotidien des femmes de Kaboul après l’invasion américaine. Mon premier film, THE DAY MY AUNT WAS ILL est un court-métrage que j’ai réalisé quand j’avais 8 ans avec un caméscope. Il y a donc un fossé de neuf années entre les deux oeuvres. Période pendant laquelle j’ai continué à travailler sur d’autres projets, d’autres films en tant que photographe, assistante de réalisateur, etc...

Pourquoi avoir tourné en Afghanistan et pas en Iran ?

Je ne filme que les histoires qui m’intéressent, quand j’ai l’autorisation de le faire. J’ai beaucoup d’idées, de sujets, de récits qui se dérouleraient en Iran et j’espère qu’un jour je pourrais franchir le stade de projets. Actuellement le contexte n’est pas propice.

Comment voyez-vous le futur de l’Afghanistan ?

Les Talibans sont partis, mais leur impact sur la culture du pays est indélébile. La situation de conflits perpétuels a touché de plein fouet la culture plus que les infrastructures du pays. La violence, qui actuellement influence l’âme même des enfants, doit être considérée comme l’un des problèmes les plus importants. Ahmad Shah Massoud disait : « Un homme politique efficace n’est pas celui qui peut formuler les meilleures hypothèses sur le futur. C’est l’homme politique qui comprend le présent ». Quand je suis là-bas, j’ai l’impression que le monde ne comprend pas la complexité de la situation actuelle. Comment peut-on alors prétendre organiser la reconstruction du pays ?

D’où vous est venue cette envie de faire des films ? Est-ce parce que vous venez d’une famille de réalisateurs ou bien sentez-vous que c’est votre seul moyen d’expression ?

En tant que femme iranienne de 18 ans, vivant en Iran avec tout ce que cela comporte de pressions sociales, idéologiques et politiques, j’estime avoir des choses à dire. J’écris la plupart de mes impressions et mes idées de films sous la forme de court-métrage, pour moi.

Même si LE CAHIER n’a pas été fait en Iran, le film porte en lui ce que je revendique. La souffrance en Iran et en Afghanistan est commune. Ces deux nations ont des problèmes sociaux et culturels similaires.

Quand vous êtes vous intéressée au cinéma ?

Quand j’avais 8 ans. Avant je voulais devenir peintre. J’étais devenue amie avec une grande peintre iranienne. Quand j’ai réalisé à quel point elle était seule pendant ses longues séances de peinture, je me suis rendue compte que, si j’aimais son travail, je ne pouvais en supporter les conditions. Le cinéma est plus dynamique. Quand mon père travaillait, j’étais toujours ravie par ces vagues d’énergie qui entouraient ses films. Rien que les mots : « Son, Caméra, Action » m’excitaient. Il y avait une sorte de pouvoir qui englobait ces trois mots. C’est pour ça que j’ai quitté l’école primaire au bout de deux ans. À 8 ans, au même moment Samira a quitté le collège. J’ai étudié à ses côtés pendant les cours que donnait mon père. J’ai aussi participé à des projets familiaux, comme photographe...etc.

Est-ce que votre père vous a soutenue quand vous avez quitté l’école ?

Comme mon père ne croyait pas au système scolaire iranien qui préférait inculquer une idéologie plutôt qu’une science, il m’a dit : « Si tu es prête à expérimenter d’autres études, bienvenue à l’école. » Et mon travail est devenu plus difficile à partir de ce moment-là puisque je prenais des cours de cinéma avec mon père tout en suivant les matières que mes camarades continuaient d’apprendre à l’école.

Quels genres de problèmes peuvent causer ce type d’études ?

Par-dessus tout, la jalousie de mes camarades. Quand ils ont vu que je lisais en un mois des livres qu’ils mettaient un an à finir, que je réussissais des examens et que je faisais ce qui me plaisait, j’ai eu le sentiment qu’ils étaient devenus un peu jaloux. À un moment, quelques années après l’avoir quittée, l’école normale m’a manqué. J’y suis donc retournée pendant deux semaines. Mais les menaces des professeurs, les méthodes d’enseignement et le ton très idéologique présent dans toutes les matières m’ont à nouveau déplu. Un jour, quand je me suis regardée dans le miroir, je me suis sentie comme une vieille dame et je ne suis plus retournée à l’école.

Que pensez-vous du métier de réalisatrice ?

Au fur et à mesure du chemin parcouru, la difficulté de ce travail s’est faite plus présente. Quand j’étais petite, j’entendais le terme « censure ». Aujourd’hui, j’en ai fait l’expérience.

Ce scénario est resté dans les bureaux du Ministère de la Culture Iranienne pendant des mois. Il n’a jamais eu d’autorisation. Aujourd’hui, le cinéma nous a pratiquement exilés. Mon père vit comme un nomade pour échapper à la censure. Mon dernier film a été tourné en Afghanistan, monté au Tadjikistan et tout le travail en laboratoire a été effectué en Allemagne.

Que pensez-vous de Samira ? En quoi est-elle différente de vous ?

C’est une pionnière. Pour moi comme pour mes congénères. Pour l’Iran comme pour le reste du monde. Elle est un modèle pour les jeunes générations et plus encore pour les femmes à qui elle a insufflé une incommensurable confiance. D’un autre côté, elle est très particulière et utilise sa folie pour faire ses films. C’est pour ça qu’elle pense que l’ex-président d’Iran n’a pas réussi. Il n’était pas assez fou. Samira pense que le fou peut faire avancer l’Histoire alors que le sage ne fait que la contrôler. Je ne suis pas aussi folle qu’elle. Mais j’ai commencé plus tôt. Ces comparaisons ne sont pas très intéressantes. Peut-être qu’un jour, nous quitterons toutes les deux le monde du cinéma pour vivre comme les autres. Je crois profondément que les réalisateurs ne sont pas les personnes qui savent faire des films, mais plutôt celles qui ne savent pas vivre comme les autres.

GRAND PRIX FESTIVAL DE SAN  SEBASTIÁN

SORTIE LE 20 FÉVRIER 2008

DURÉE 1H21

Propos recueillis dans le Dossier de Presse du film

Auteurs : Laurence Granec et Karine Ménard

RENDEZ-VOUS SUR CE BLOG DEBUT FEVRIER

POUR LIRE LA CRITIQUE DU FILM



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2 décembre 2007 7 02 /12 /décembre /2007 18:30

En  lançant son Renard et l’enfant, Luc Jacquet recherche le sacro-saint rendez-vous familial et commercial des fêtes de Noël dans les salles. A la croisée entre le documentaire scientifique et le conte à la Walt Disney, le réalisateur  n’a pas manqué de moyens pour créer un beau spectacle consensuel en panavision que les enfants regarderont avec intérêt.

 

Côté curiosité, on peut retenir quelques moments réussis comme la descente dans la grotte ou la scène de claustrophobie du renard dans la chambre de la petite fille. Servie par un directeur de la photo talentueux, l’image très belle plonge le spectateur dans une nature sauvage et attirante. Parfois le réalisateur réussit à  nous rendre cette forêt inquiétante et vraiment magique, porteuse de mythes et de fééries.  L’intérêt principal du film est surtout d’avoir réussi à tourner des scènes du point de vue du renard, en opposition à celui de la petite fille.  A ce titre, le travail effectué pour le dressage de cet animal sauvage est tout à fait exceptionnel. Dans ces moments là, le film prend une tournure captivante en associant curiosité scientifique et enchantement du cinéma.

 

Malheureusement c’est bien là le seul enjeu réel du film qui traîne en longueur et frise parfois la mievrerie. Luc Jacquet présente un cadeau trop bien enveloppé pour être totalement honnête. L’histoire est largement empruntée à St Exupéry dont étrangement il n’est pas fait mention. D’autre part l’esthétisme recherché finit par agacer (vue de montagne avec petites fleurs au premier plan). Une voix off un peu trop présente vient briser le rythme enchanteur  du récit et empêche le spectateur de plonger dans le cœur de l’action. Quant à cette petite fille, elle est, la plupart du temps, réduite à un jeu linéaire et simpliste pour ne pas dire gentillet (sourire, émerveillement, peur, etc.)  Bref un film un peu poussif, peu approfondi et qui laisse un sentiment de déjà vu.

 

Le cinéma connaît un regain d' intérêt pour le genre documentaire. La fascination du septième art pour l’univers animalier, bien qu’ancienne, vit ce renouveau grâce aux nouvelles techniques. Le point de vue adopté par les cinéastes s’avère de plus en plus anthropomorphique. Les performances techniques des caméras permettent maintenant de traiter l’animal comme un personnage du scénario à part entière. Cette tendance finit par produire un cinéma de « l’animal roi » duquel l’homme se trouve exclu ou au mieux relégué au rang d’un être irresponsable, qui a perdu les notions de bonté et d’amour. Inquiétante vision d’une déresponsabilisation de l’humain dans une société qui donne plus de crédit (et d’amour)  aux animaux qu’aux personnes.  Autant il se dégageait de  Microcosmos –pour ne citer que lui- une certaine magie car le film se proposait de montrer les animaux de leur unique point de vue en gardant constamment cette échelle. La prouesse scientifique était le moyen de s’immerger dans un univers de l’infiniment petit que nul n’avait pu découvrir auparavant. Dès lors que l’on touche à des enjeux humains et de bonne morale, on se situe sur un autre plan que celui strictement animalier. Pour le Renard et l’enfant, le « message » (juste au demeurant)  est que le vrai amour ne veut pas posséder. La rencontre animal-homme  au cinéma offre alors un terrain nettement plus glissant où il est bien difficile d’échapper aux bons sentiments ...

Retrouvez l'univers de Antoine de St Exupéry et du Petit Prince

en cliquant sur le lien ci-dessous



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19 octobre 2007 5 19 /10 /octobre /2007 18:23

SYNOPSIS

New York, fin des années 80. Bobby (Joaquin Phoenix) est le jeune patron d’une boîte de nuit branchée appartenant aux Russes. Avec l’explosion du trafic de la drogue, la mafia russe étend son influence sur le monde de la nuit.

Pour continuer son ascension, Bobby doit cacher ses liens avec sa famille. Seule sa petite amie, Amada (Eva Mendes) est au courant : son frère Jospeh (Mark Wahlberg) et son père, Burt (Robert Duvall) sont des membres éminents de la police new-yorkaise…

Chaque jour, l’affrontement entre la mafia russe et la police est de plus en plus violent, et face aux menaces qui pèsent contre sa famille Bobby va devoir choisir son camp…

CRITIQUE

La Nuit nous appartient tire son titre de la devise de l’Unité criminelle de la police de New York chargée des crimes sur la voie publique. Pour son troisième film   (après Little Odessa et The Yards), James Gray signe un drame criminel sur une famille piégée dans la guerre de la drogue qui fit des ravages à New York à la fin des années 80. Le scénario fait s’imbriquer un conflit familial intime dans un contexte public de lutte policière contre les trafiquants. Que ce soit par sa beauté plastique, son jeu d’acteurs ou par son intensité dramatique et son suspens, ce nouveau film de James Gray est sur de nombreux points exceptionnel.  

Sur le plan du film policier, James Gray s’inscrit d’abord dans la lignée du film noir. Avec le même souffle épique que ses maîtres Scorsese ou Coppola, il met ses pas dans la tradition du film policier et de gangster. Son film instaure un climat de tension constante qui ne vous lâche plus jusqu’à la fin, comme une épine dans le coeur. Le réalisateur met en scène des personnages perdus, engloutis dans de grands et majestueux décors baroques. En confiant la photo à Joaquin Baca-Asay il obtient une image aux tons jaunes et ocres qui donne aux scènes des allures de crépuscule. Grâce à sa caméra expressive et à son sens artistique, James Gray  plonge le spectateur dans l’atmosphère du film noir. Le réalisateur, à la manière d’un Kubrick, se passionne aussi pour la musique. Il fait des choix judicieux en ce domaine pour donner de l’ampleur émotionnelle à son film. La musique disco particulièrement bien choisie évoque les années 80 et rythme le film en lui donnant du souffle. Pour les émotions plus intimes, il utilise avec brio des musiques plus classiques.  L’entière qualité du scénario donne donc à l’intrigue policière un relief particulier. Nous évoluons dans une atmosphère dense accompagnée d’un  suspens qui pétrifie le spectateur jusqu’au bout.

Au-delà du film policier, La Nuit nous appartient est surtout une tragédie familiale qui dégage une intensité émotionnelle et spirituelle  rarement vue à l’écran. Ecrasés par leur destin, ces personnages shakespeariens sont placés d’emblée sous le regard divin (le nœud de l’intrigue familial se noue dans une église sous le regard de la croix). Chacun cherche son salut et le terrain de la lutte policière sera le décor d’une rédemption familiale vécue dans le feu et les larmes. Face à l’impartialité du père, les deux fils (image de Caïn et Abel) cherchent le rachat, le salut de leur âme. La quête du pardon et de l’amour résume l’histoire de ces deux frères. Cette quête est comme récapitulée à travers l’itinéraire de Bobby Green (joué par Joaquin Phoenix), point de vue adopté par le cinéaste pour présenter l’intrigue. Nous partageons le for intérieur du personnage et son regard.  Son cheminement, effectivement, est singulier. Entre le premier et le dernier plan du film, il a opéré un changement de vie, une radicale conversion du cœur. Ce chemin passe par l’épreuve de la violence, de la mort et de la vengeance mais débouche sur un l’amour agape (fraternel) et sur une pacification, images de l’amour divin. Deux scènes se répondent comme en écho : la première, qui ouvre le film,  montre l’amour charnel et frivole de Bobby avec Amada ; la deuxième, qui clôt magistralement le film, montre un Bobby capable de dire « je t’aime » à son frère. Entre ses deux instants on suit l’itinéraire de conversion du personnage. Au départ mauvais fils, il veut ensuite regagner l’estime et l’amour du père, venger son frère blessé. Comme le fil prodigue de la bible, il revient dans le giron familial après avoir mené une vie dissolue, prêt à donner sa vie en étant un infiltré dans le réseau des trafiquants. Après avoir affronté la mort, vengé sa famille et racheté sa faute, il opère une purification du cœur qui le rend capable d’aimer d’un amour fraternel. Le cheminement de ce personnage incarne donc à l’écran le passage de la loi du talion (œil pour œil dent pour dent)  à la loi de l’amour.

                                                       J. Phoenix et R. Duvall

James Gray explique «  Un jour, je lisais le New York Times, et la une du journal montrait la photo des funérailles d’un policier tué, dans l’exercice de ses fonctions. On y voyait des hommes s’étreindre, en larmes, effondrés par la mort de leur collègue. Il se dégageait une émotion intense de ce cliché. J’ai su alors que je voulais faire un film en abordant les choses sous cet angle, celui des émotions. Je désirais y retrouver ce que j’éprouvais en regardant cette photo ». Cette émotion dont parle ici le cinéaste n’a rien de superficiel ni d’exagérée. James Gray a laissé monter en lui un sentiment mystique  (une émotion quasi-religieuse) qui éclate littéralement tout au long du film à travers sa maîtrise du cinéma et saisit le spectateur au plus profond. Un film éblouissant de profondeur spirituelle, tourné vers les racines sacrées de notre humanité…

                                                                                 Ci-dessous Le réalisateur James Gray

                                    

                                      AU CINEMA LE 28 NOVEMBRE 2007

                                                          



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15 octobre 2007 1 15 /10 /octobre /2007 14:54

«C’était il y a longtemps, bien plus longtemps qu’il n’y paraît, dans un lieu que vous avez peut-être vu en rêve… »

Le Père Noël dans L’ETRANGE NOEL DE MONSIEUR JACK

A l’occasion de son 13e anniversaire, le chef-d’oeuvre du cinéma d’animation signé Tim Burton, L’ETRANGE NOEL DE MONSIEUR JACK, fait son retour sur les écrans transformé par le procédé Disney Digital 3D™. Ce film culte, alliance unique d’univers visuel, de musique et d’exploit technique, s’est imposé dès sa création comme un spectacle à part. Aujourd’hui, le monde magique et fantasmagorique mêlant humour et épouvante créé par Burton prend vie comme jamais et vous ouvre ses portes, pour mieux vous entraîner au coeur de toutes ses émotions… La transformation du film a été dirigée par l’équipe de création originale : le scénariste et producteur nommé à l’Oscar Tim Burton (CHARLIE ET LACHOCOLATERIE, LES NOCES FUNEBRES) et le réalisateur Henry Selick (JAMES ET LA PECHE GEANTE) ont supervisé le procédé de numérisation image par image réalisé par les experts d’Industrial Light & Magic. Tous ont été portés par leur passion pour la splendeur et la richesse visuelle de cet univers, et son intemporalité. Alors, ajustez vos lunettes polarisées dernière génération et plongez dans un univers magique et merveilleux plus vivant que jamais pour trembler de bonheur…Jack Skellington, roi des citrouilles et guide de Halloween-ville, s’ennuie : depuis des siècles, il en a assez de préparer la même fête de Halloween qui revient chaque année, et il rêve de changement. C’est alors qu’il a l’idée de s’emparer de la fête de Noël…

 

UN ETRANGE NOEL EN TROIS DIMENSIONS

Véritable pionnier du genre à sa sortie en 1993, L’ETRANGE NOEL DE MONSIEUR JACK a su combiner l’énergie, la magie et la dimension artistique du film d’animation en volume avec la technologie pour créer un spectacle qui a touché et fait rêver des millions de spectateurs à travers le monde. Oeuvre culte pour de nombreux cinéphiles et film préféré de beaucoup de familles, son succès auprès du public est toujours aussi vivace. Alors que sa vision originale d’Halloween en a fait un incontournable du divertissement pour enfants, son humour noir et son incomparable créativité lui ont assuré une place durable et toute particulière dans le coeur des adolescents et des adultes, qui connaissent par coeur les chansons du film et endossent les costumes de ses personnages à Halloween. Depuis sa sortie, le film est projeté chaque Halloween au El Capitan, le légendaire cinéma de Hollywood Boulevard, pour la plus grande joie d’un public de plus en plus nombreux.

Mettant en scène une émouvante histoire d’amour et la rencontre entre Noël et Halloween sur fond de comédie musicale, L’ETRANGE NOEL DE MONSIEUR JACK faisait déjà preuve d’un relief visuel et narratif hors du commun. Cette année, l’aventure macabre préférée du public revient sur le devant de la scène et fait son entrée dans le XXIe siècle grâce au procédé Disney Digital 3D™. Utilisé pour la première fois sur CHICKEN LITTLE de Mark Dindal, ce système va encore plus loin avec L’ETRANGE NOEL DE MONSIEUR JACK 3D, qui devient le premier film analogique en deux dimensions entièrement converti en film numérique en trois dimensions. Pour Walt Disney Animation, cette nouvelle version du film était une occasion unique de permettre au public de redécouvrir ce classique du cinéma d’une façon complètement nouvelle. Don Hahn, producteur de L’ETRANGE NOEL DE MONSIEUR JACK 3D, raconte : « C’était un projet très spécial pour nous. L’idée de redonner vie d’une façon aussi spectaculaire à un film et des personnages toujours aussi adulés par le public était vraiment très excitante. Le public associe depuis longtemps la 3D avec des films drôles ou effrayants ; avec celui-ci il va pouvoir profiter de ces deux aspects en même temps. Avec cette nouvelle version, vous n’êtes plus seulement devant un écran de cinéma, vous avez vraiment le sentiment de pénétrer dans le monde merveilleux de Jack et d’évoluer parmi les personnages de l’histoire. Lorsque la neige tombe, elle tombe autour de vous. Quand un personnage fait un bond, il saute juste au-dessus de la tête de la personne qui se trouve devant vous. Cela ajoute une toute nouvelle dimension au film. »

Don Hahn continue : « L’ETRANGE NOEL DE MONSIEUR JACK a fait partie de l’Age d’Or du film d’animation au début des années 1990, période durant laquelle Disney a réalisé entre autres ALADDIN et LE ROI LION. Ce film fait lui aussi maintenant partie de l’héritage Disney. Son univers fantastique et touchant, sa musique et ses chansons en ont fait un très bel exemple du succès que peut avoir un film d’animation auprès du public. La réalisation de ce film en 1993 avait déjà demandé des moyens particuliers et inhabituels, sa transformation en version numérique 3D s’est donc inscrite dans une sorte de continuité technologique. »

Longtemps avant de lancer le projet, les responsables de Disney avaient demandé à leurs associés de Digital 3D chez Industrial Light & Magic de numériser une courte partie du film pour voir si une version 3D complète était envisageable. Tim Burton se souvient : « Le résultat était fantastique. Ce qui est merveilleux avec cette version 3D, c’est que le public peut vraiment ressentir la texture des marionnettes. Quand nous avons fait le film, nous avions tous le sentiment que nos personnages étaient vraiment vivants. C’est ce que met en avant cette nouvelle version 3D. Grâce à elle, ils ont l’air encore plus réels, il y a en eux une étincelle de vie sensible jusque dans le regard noir de Jack. » Le réalisateur Henry Selick avoue quant à lui avoir été un peu inquiet et sceptique face au projet. Il confie : «Franchement, je n’étais pas très favorable à cette idée. Je pensais que, aussi avancée que puisse être cette technologie, le résultat ne serait pas terrible et que cela ressemblerait à une sorte d’hybride cinématographique maladroit. Et puis quand ils m’ont montré le bout d’essai qu’ils avaient fait, je suis resté bouche bée. Leur travail était très respectueux de la version d’origine, le résultat apportait au film une dimension supplémentaire complètement stupéfiante. Même s’ils ont utilisé des moyens technologiques très avancés, ils ont réussi à garder intact le côté artisanal du film. Cela m’a rappelé combien cela avait été excitant de créer ce film et de faire vivre tous ses personnages. »

DE LA VERSION ANALOGIQUE 2D A LA VERSION NUMERIQUE 3D

Grâce aux dernières avancées technologiques et à des films comme CHICKEN LITTLE de Mark Dindal et SUPERMAN RETURNS de Bryan Singer, le cinéma en 3D fait actuellement son retour dans les salles. Le concept du cinéma 3D a fait son apparition dans les années 1920 et est devenu à la mode dans les années 1950 avec l’avènement des films d’horreur en stéréoscopie comme L’HOMME AU MASQUE DE CIRE d’André De Toth, BWANA DEVIL d’Arch Oboler et L’ETRANGE CREATURE DU LAC NOIR de Jack Arnold. Le public aimait voir les décors et les personnages d’un film sortir de l’écran, mais appréciait moins la fatigue visuelle provoquée par la superposition sur l’écran des deux images nécessaires à créer l’illusion de relief. Aujourd’hui, grâce à l’image numérique, le cinéma 3D est enfin arrivé à maturité. De nouveaux outils numériques ont révolutionné l’image en trois dimensions, la rendant plus agréable et réaliste pour le spectateur. Combinant l’expertise d’ILM et des Laboratoires Dolby, le procédé Disney Digital 3D™ offre une qualité d’image et un confort visuel qui permettent aux spectateurs de vivre une expérience immersive complète. Le succès en termes d’audience de CHICKEN LITTLE a prouvé que le cinéma 3D intéressait à nouveau le public et avait de beaux jours devant lui. En théorie, tous les films en 3D nécessitent la projection simultanée de deux images sur l’écran, une pour chaque oeil, afin de créer l’illusion de profondeur. Traditionnellement, cette technique était rendue possible grâce à l’utilisation de deux projecteurs. Avec le procédé Disney Digital 3D™, le film peut être projeté avec un seul projecteur capable d’alterner les images pour les deux yeux à la vitesse de 144 images par secondes, une cadence trop rapide pour que le cerveau puisse s’en rendre compte. Grâce à l’utilisation d’une lumière polarisée, les images paraissent aussi plus nettes et claires qu’avec n’importe quel autre procédé 3D jamais utilisé.

Jusqu’ici, les seuls films à avoir été projetés en version numérique 3D ont été conçus depuis le début pour exploiter ce procédé. Avec L’ETRANGE NOEL DE MONSIEUR JACK 3D, le défi était de transformer l’image plate de la version originale en 2D en un film ayant la profondeur et le relief d’un film numérique en 3D, sans en altérer le charme. La première étape a été la numérisation de la version originale par Industrial Light & Magic sous la supervision de Colum Slevin, le responsable d’ILM en charge de la production.

Celui-ci raconte : « C’était un projet très excitant. C’était la première fois qu’un film analogique était complètement converti en numérique. C’était un vrai défi pour nous, nous avons beaucoup appris durant ce travail. C’était très compliqué mais aussi très gratifiant parce que grâce à nous, cette technique s’est perfectionnée et le film a pris une toute nouvelle ampleur. »

Colum Slevin poursuit : « Chez ILM, nous sommes tous fans de L’ETRANGE NOEL DE MONSIEUR JACK. Nous étions donc déjà conquis par ce projet avant même qu’il ne débute. Nous étions certains que sa transposition en 3D allait être une réussite. C’est un film magnifiquement réalisé, les décors sont splendides et l’image possédait déjà une sorte de perspective forcée très proche de la 3D. Quand nous avons fait les premiers rendus des personnages en 3D, nous avons été soufflés par le résultat : ils avaient l’air d’avoir été conçus depuis toujours pour être vus en trois dimensions. »

Buena Vista International

Buena Vista International

Avec une équipe comptant 20 personnes au départ, et jusqu’à 80 par la suite, la transformation de L’ETRANGE NOEL DE MONSIEUR JACK a demandé à ILM 19 semaines de travail. Durant le processus, plusieurs outils automatiques ont été utilisés pour recréer les mouvements de caméra du film original, les décors ont été transposés en modèles 3D, et une équipe d’animateurs a été engagée pour réaliser à la main et image par image l’animation des personnages en 3D afin que ceux-ci s’accordent parfaitement au travail de caméra original en deux dimensions. Lorsque les structures filaires des personnages et des décors ont été terminées, les artistes du département des effets spéciaux ont texturé par informatique leurs modèles 3D avec l’image originale du film en 2D. Une fois ce travail réalisé, la caméra virtuelle a été légèrement décalée vers la droite pour enregistrer le film sous un nouvel angle pour l’oeil droit.

Au final, le public verra sans le savoir la version originale du film avec l’œil gauche, et la nouvelle version numérique avec l’oeil droit, ce qui aura pour conséquence de produire un effet tridimensionnel. Colum Slevin raconte : « Nous avons fait beaucoup de recherches pour réaliser ce travail. Le savoir-faire de Disney en matière d’objectifs nous a beaucoup servi et nous avons récupéré toutes les marionnettes originales du film afin de les photographier et d’en faire des modèles 3D. Les décors du film n’existaient plus mais grâce à nos outils informatiques, nous avons pu évaluer leurs volumes dans chaque séquence du film original afin de recréer des modèles en 3D. Cela nous a permis par exemple de savoir qu’un sol était incliné à 45 degrés ou qu’une chaise était à un mètre du mur qui se trouvait derrière elle. Toutes ces informations ont ensuite été exploitées au cours de la phase de création en 3D des décors. » Colum Slevin explique : « La numérisation des personnages et de leurs mouvements était une phase capitale du projet. Dans un film d’animation en image par image, chaque image nécessite une mise en place minutieuse et une grande réflexion. Quand vous essayez de reproduire en images de synthèse le mouvement et la position d’un personnage qui a été animé en image par image, vous devez tout refaire depuis le début car il n’existe aucun moyen de répliquer automatiquement ses mouvements. L’animation des personnages en 3D a donc été un travail de très longue haleine car il fallait absolument que l’image numérique destinée à l’oeil droit soit synchrone avec la version originale pour que l’effet stéréoscopique fonctionne. »

Don Hahn commente : « Malgré la très haute technologie que nous avons utilisée, la priorité a toujours été de conserver l’esthétique inimitable du film et ce mélange d’éléments à la fois drôles et effrayants qui a beaucoup participé à son succès. Très tôt, j’ai parlé avec Henry Selick de ce qu’il était possible de faire, car une fois qu’un film a été numérisé, les possibilités sont infinies. Nous aurions pu tout changer, mais nous voulions avant tout garder intact le côté artisanal du film qui lui donne tant de charme. Nous nous sommes donc gardés d’effacer les fils ou les ombres et de corriger les petits défauts du film original. Nous avons essayé de rester le plus authentiques possible et de ne rien introduire d’artificiel, nous voulions simplement apporter une nouvelle dimension au film qui d’une certaine façon, étaitdéjà présente dans sa première version. »

Plusieurs membres de l’équipe d’ILM ayant travaillé sur la version originale de L’ETRANGE NOEL DE MONSIEUR JACK au début des années 90, la pression inhérente à ce nouveau projet était d’autant plus forte. Pour garder en tête leurs objectifs, l’équipe récitait souvent un mantra créé spécialement pour le film. Colum Slevin se souvient : « On se répétait « ne mets pas tes sales pattes sur ce film » : cela avait pour effet de nous éviter de succomber à la tentation de modifier quoi que ce soit au travail passionné des animateurs qui ont fait ce film il y a dix ans. Le grain de l’image ou les petits bruits dans la bande son sont des «accidents heureux » du cinéma d’animation et d’une certaine façon, ils participent et font partie du film. Pour nous, il était donc hors de question de les supprimer parce que cela aurait dénaturé l’œuvre originale. »

Henry Selick observe : « Aujourd’hui, les cinéastes essayent d’avoir une image de plus en plus parfaite et lisse sur leurs films, alors placer le côté artisanal du nôtre en tête de nos priorités était une démarche vraiment originale et très intéressante. La 3D va permettre au public d’aller plus loin dans le film ; grâce à elle il va le voir comme on ne l’a jamais vu. »

Les seuls choix créatifs de l’équipe de production de L’ETRANGE NOEL DE MONSIEUR JACK 3D ont concerné la profondeur à instaurer grâce à la 3D pour servir au mieux l’histoire. La distance moyenne entre les deux yeux d’un être humain est d’environ 6,5 cm. Cette distance peut être agrandie ou rétrécie pour créer des effets particuliers en 3D, comme par exemple permettre aux spectateurs de voir le monde avec le point de vue particulier de Jack. Le choix des éléments à mettre en avant ou en arrière-plan pour parfaire l’immersion visuelle est aussi revenu à l’équipe de production, qui s’est servie de l’effet 3D comme d’un nouveau moyen narratif en guidant l’oeil des spectateurs d’un détail important à un autre. Colum Slevin explique : « Avec Don Hahn et les artistes de Disney, nous avons réalisé un scénario complet du film qui précisait comment et quand les effets 3D devaient être renforcés ou diminués. Tout devait être parfaitement synchrone avec la musique et la narration parce que ces éléments ont une importance capitale dans l’histoire du film. C’est en eux que réside toute la magie de l’histoire. »

Tim Burton conclut : « La transformation de L’ETRANGE NOEL DE MONSIEUR JACK en version numérique 3D a rendu le film encore meilleur. Je suis très heureux de voir qu’il a su garder toute son authenticité ; l’ajout de la 3D lui a donné une profondeur visuelle et narrative supplémentaire absolument fantastique. »

Buena Vista International

Buena Vista International

Critique du film par l'auteur de ce blog en cliquant ici !

In DP

 

 



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21 septembre 2007 5 21 /09 /septembre /2007 12:04

SYNOPSIS

 "Sous les toits de Paris... la chanson n'est plus la même. Sous les toits de Paris aujourd'hui, il fait très chaud... Surtout quand on est très vieux, très pauvre...

Dans les chambres de bonne, on s'éteint peu à peu. Mais on s'éteint aussi... encore. Surtout quand celui qui nous parle est un conteur oriental. C'est Hiner Saleem, Kurde ici, d'ailleurs et de toujours, qui promène son regard poétique, tendre et acéré sur notre Occident confortable. Chez lui, même la misère et la mort donnent envie de vivre..."

Ce film touche au cœur d'un sujet souvent tabou dans notre société : la précarité et la solitude des personnes âgées dans Paris. 
Une occasion rare au cinéma à découvrir en novembre...


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27 août 2007 1 27 /08 /août /2007 18:00

PHENOMENOLOGIE CINEMATOGRAPHIQUE

Ne cherchez pas. A cette « Question humaine » filmée par Nicolas Klotz, il n’y aura pas de réponse. Nous sommes ici devant un film expérimental,  intéressé en priorité par la forme. A partir du roman de François Emmanuel, le réalisateur a fait de son film une matière à ré-fléchir, une sorte de laboratoire de pensée. Que se cache t-il derrière l’image ? Comment être sûr que ce que je vois est la réalité ? (Descartes n’est pas loin…). Bref une sorte de phénoménologie cinématographique qui s’intéresse à l’art de ce qui apparaît pour mieux en extraire la signification. Certes c’est un vrai bonheur de retrouver Michael Lonsdale et Mathieu Amalric, deux  acteurs aux charismes étranges et magnétiques. Il est intéressant aussi de se plonger dans cette déconstruction de la perception en suivant le dérèglement formel imposé par le cinéaste. Dilatation ou rétrécissement du temps, décalage entre les images et la réalité, entre le mot et la chose, c’est toute la structure narrative classique du cinéma qui se trouve disloquée, manipulée à outrance.  Tout cela à travers une mise en scène simple et dépouillée, souvent faite de plans fixes ou de champ/contre champ. Le film semble très marqué par le roman, en tentant de rendre cette matière littéraire de manière appuyée. En témoignent la voix off du personnage principal qui revient de manière régulière et le côté intimiste du film. Les procédés sont marqués si bien que le film perd en spontanéité et en légèreté.

Pour le cinéphile accroché, l’aventure, cependant, pouvait avoir du mordant. « La question humaine » représente une sorte de traversée cinéphilique, une expérience de cinéma contemporain qui entend réfléchir sur ce qui fait qu‘une chose est réelle ou pas. La ligne directrice de l’enquête menée par Simon suit cette recherche. Le directeur général est-il vraiment malade ou pas ?  Sommes-nous vraiment dans cette entreprise (sortie de l’imaginaire d’un Orwell)  au cœur d’un système totalitariste héritée du nazisme ?

Seulement voilà, cette ligne directrice (la science de l’apparaître) est tellement poussée que l’on frôle le vide ! Ainsi nous voilà embarqués dans une projection de presque 2h30 au terme de laquelle on ressort…lessivé ! En se désintéressant du signifiant, le cinéaste fait l’impasse sur la vocation de l’image. Aussi sommes-nous paradoxalement devant une œuvre désincarnée et désincarnante qui voulait pourtant mieux faire resurgir notre humanité.

Klotz, en fait,  n’est pas passé à côté de sa démarche. Il l’a poussé à l’extrême, en privilégiant la forme au point de faire surgir la lassitude chez le spectateur. Une vision du cinéma qui ne peut concevoir le film comme un produit de consommation…Mais, du coup, à qui s’adresse t-il ? Comment distribuer un film qui  justement entend ne pas être un objet de distribution ? Peut-on aujourd’hui faire du cinéma en oubliant les enjeux économiques ? Autrement dit, on retombe dans le vieux clivage cinéma de masse contre cinéma d’élite. L’image n’est-elle pas tellement porteuse de sens qu’elle nécessite une conscience ?  Le septième art serait-il réservé à une minorité intellectuelle et parisienne ou doit-il chercher la générosité du langage universel ? De nombreuses questions posées à chaque cinéphile averti !

Le sens de ce film était sans doute, avant toute chose,  de provoquer la parole et de susciter une réflexion sur le cinéma. On peut dire que sur ce point là,  l’objectif est atteint. Personne ne pourra rester indifférent à la « Question humaine ».

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site Sophie Dulac Distribution ici



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19 juillet 2007 4 19 /07 /juillet /2007 20:26

SYNOPSIS

Cinquième année d'études à Poudlard pour Harry Potter qui découvre que la communauté des sorciers ne semble pas croire au retour de Voldemort, convaincue par une campagne de désinformation orchestrée par le Ministre de la Magie Cornelius Fudge. Afin de le maintenir sous surveillance, Fudge impose à Poudlard un nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal, Dolorès Ombrage, chargée de maintenir l'ordre à l'école et de surveiller les faits et gestes de Dumbledore. Prodiguant aux élèves des cours sans grand intérêt, celle qui se fait appeler la Grande Inquisitrice de Poudlard semble également décidée à tout faire pour rabaisser Harry. Entouré de ses amis Ron et Hermione, ce dernier met sur pied un groupe secret, "L'Armée de Dumbledore", pour leur enseigner l'art de la défense contre les forces du Mal et se préparer à la guerre qui s'annonce...

CRITIQUE

« Quelque chose que Voldemort ne pourra jamais avoir…»

 

Harry Potter et l’ordre du Phenix continue d’exploiter l’aubaine commerciale liée au phénomène littéraire et médiatique que l’on connaît. Ayant dit cela d’emblée, il faut aussi reconnaître que, une fois de plus, les initiateurs de ce cinquième volet ont su habilement renouveler l’intérêt qui s’est développé autour de l’histoire du jeune sorcier et de l’univers de la magie.

Nous sommes ici en présence d’un épisode de transition et de décision, lié à une nouvelle phase de la vie de Harry Potter. Cette fois-ci la réalisation a été confiée à David Yates, cinéaste anglais suffisamment peu connu et docile pour se plier aux exigences des producteurs, en fin de compte les vrais artisans du film.  Le film doit surtout sa bonne tenue au scénariste, Michael Goldenberg, qui, en excellent adaptateur, est parvenu à faire la synthèse d’un chapitre clef de la série littéraire. Cette richesse scénaristique ravira une fois encore les fans du livre (ou mieux encore incitera les profanes en « pottermania » à se plonger dans le livre). Le film présente d’autres spécificités parmi les quelles une énergie débordante, un rythme endiablé  et une belle esthétique visuelle. Tous ces éléments de la construction du film  laissent une grande place aux effets spéciaux et aux décors (notamment dans la première partie très réussie à Londres et dans la conclusion lors du face à face avec Voldemort dans la salle aux prophéties). Ce montage serré, ajouté au flot d’effets visuels signés ILM, pourra en revanche laisser les non fans un peu « sonnés », tant le film en met plein la vue et joue la carte de la surenchère en matière de trucages numériques.

Un  nouveau look donc pour notre jeune sorcier dans un épisode qui s’avère plus incisif et plus violent que les précédents et qui expose l’entrée dans l’âge adulte des élèves de Poudlard. Fini le temps de l’insouciance, des parties endiablées de quidditch et des Chocogrenouilles !  Le film décrit le monde de l’adolescence avec la perte des illusions, la sortie d’un monde de rêve. Les héros affrontent leurs doutes et leurs  peurs, ils découvrent aussi leur sexualité. Ils entrent ainsi de manière fracassante dans les principes de réalité, nécessaires à la construction de tout homme. Harry, pour la première fois, prend conscience qu’il peut lui aussi transmettre aux autres et enseigner la magie. L’apprenti sorcier est en train de devenir adulte. Le spectateur fidèle depuis L’école de sorciers vivra ce passage avec toujours autant d’émotion. Il s’est attaché aux comédiens qui vieillissent au rythme du récit (une des clefs du succès de toutes ces suites qui d’habitude n’attire pas l’attention du cinéphile).

Transition et décision enfin car nous y sommes !  Le spectateur est arrivé au point où le récit se noue, plongé au cœur de l’intrigue. L’éducation politique, sentimentale et spirituelle des personnages se poursuit. Mais cette fois Harry et ses amis entrent dans une phase d’action et de responsabilités. Voici venu le temps des décisions et du combat ! Au cœur de ce cinquième volet, la résistance à l'oppression et la tentation de la rébellion occupent toute la place. Les personnages se définissent ici plus par ce qu’ils font, au travers de leurs choix, que par ce qu’ils sont.

Le film met en avant  le combat politique et spirituel des héros. Il s’agit là de l’aspect le plus original et le plus captivant du film. Pour la première fois, on entre plus profondément dans la psychologie de Harry. L’univers de J.K. Rowling semble décoller : il prend de l’ampleur et gagne en densité.  

La symbolique du combat spirituel comme métaphore de l’entrée dans l’âge adulte s’effectue de manière double.

Harry Potter mène avec ses compagnons un combat politique contre l’absolutisme, symbolisé par  Dolorès Ombrage (malicieusement jouée par Imelda Staunton). Face à cette nouvelle enseignante délicieusement machiavélique, chargée de rétablir l’ordre, les élèves apprennent l’importance de savoir penser par eux-mêmes. Cette rébellion aux allures de « cercle des poètes disparus » s’avère ni plus ni moins une lutte contre le fascisme. Lorsque surviennent la menace et le doute, celui-ci cherche à  s’imposer.

A ce combat extérieur, mené collectivement, se juxtapose le combat spirituel et personnel d’Harry Potter. Il doit, comme dans les autres épisodes, affronter de nouvelles menaces en faisant preuve de courage. C‘est sur aspect du récit que s’impose la force scénaristique du film. Plus que jamais, la figure messianique et sacrificielle du personnage apparaît clairement à l’image. Harry a maintenant identifié son combat, celui que personne d’autre ne peut mener à sa place. Il doit affronter Voldemort, figure du Mal absolu. Il a compris également que leur destin est scellé dans un lien mystérieux. Il existe donc en Harry une part sombre et maléfique (le fameux « côté obscur de la force » de la mythologie  Star Wars).  Le jeune héros se demande s’il est bon ; il manque de confiance en lui. Il réalise que ses doutes proviennent des blessures de son enfance, de la mort de ses parents… Autant d’événements perçus comme  « mauvais » et qui viennent perturber sa vision de la réalité, son propre discernement dirait-on dans un langage plus religieux. Voldemort est joué par un Ralph Fiennes convaincant. Il tente de s’emparer de l’âme du personnage. Les assauts du Mal sont d’abord physiques : Voldemort a repris une enveloppe charnelle. Mais ils sont également moraux. Voldemort tente de manipuler l’esprit du jeune Harry. L’illustration du Mal choisie ici pour l’écran à travers le personnage de Voldemort emprunte à un univers pictural très ancien où l’on retrouve des symboles déjà utilisés dans la Bible, le serpent en premier lieu. En même temps cette figure du Mal demeure moderne lorsqu’elle se montre sous une apparence non charnelle mais tout aussi perfide : la perte des repères, la folie, la tentation du même ou encore la manipulation de pensée. Des menaces actuelles qui peuvent tout à fait être présentes aujourd’hui autour de nous, à commencer  dans les sectes.

Face au déchaînement des forces maléfiques, Harry puise en lui ce qu’il y a de beau et de bon. Sa démarche est de l’ordre de la foi et non du surnaturel. Il apprend à compter sur les autres, notamment sur son parrain. Il est également conduit à faire mémoire de ses racines, de l’amour de ses parents et de ses proches pour échapper aux mauvais sorts. Chemin de construction personnel au cours duquel il découvre de manière renouvelée l’amour qu’il a reçu et dont il est capable. L’amour qui peut tout sauver et que Lord Voldemort ne peut connaître, puisqu’il ne l’aura jamais…

Retrouvez Harry Potter sur le site officiel WarnerBros en cliquant sur  le Dumbledore ci-dessous



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9 juillet 2007 1 09 /07 /juillet /2007 23:14

 

Comme la plupart des acteurs, James Franco a débuté sa carrière avec des seconds rôles. Et pourtant, à chacune de ses apparitions, il crève l’écran et dévoile un charisme qui lui donne des allures de héros digne d’un rôle titre. Fils rebelle de Robert de Niro dans le polar City by the Sea, danseur dans Company, frère ennemi de Tobey Mc Guire dans la série des Spiderman, l’acteur enchaîne les rôles et  connaît une ascension rapide.

Le premier talent de James Franco c’est bien sûr son physique. Un sourire ravageur, un fin mélange de virilité et de vulnérabilité font de lui une coqueluche de plus en plus convoitée à Hollywood. Cependant il doit avant tout son succès à son travail d’acteur et à sa ténacité pour réussir. Rentré dans le cinéma  par la petite porte, originaire d’une famille modeste, il est doté d’une curiosité intellectuelle et développe un sens artistique bien à lui. Chemin difficile pour ce jeune originaire de Californie, très timide, qui voulait devenir acteur, au grand désespoir de ses parents qui le voyaient plutôt poursuivre ses études. Inscrit en 1996 à l’Université d’ULCA, James Franco suit parallèlement des cours de théâtre pour surmonter ses difficultés de communication, avant de poursuivre ses études de comédie au Robert Carnegerie’s Playhouse West. En 1999, il décroche le rôle principal de la série Freaks and Geeks mais ce n’est pas encore pour lui le moment du succès. La série ne marche pas et s’arrête rapidement. La même année, il enchaîne le tournage de To serve and protect pour la télévision et donne la réplique à Drew Barrymore dans la comédie College Attitude.  La carrière de James est désormais  lancée. Il a 21 ans.

 

En 2001, il fait sa première vraie percée avec James Dean, biopic, un film TV consacré au légendaire acteur. James Franco, qui par certains côtés lui ressemble un peu, prend ce rôle à bras le corps et reçoit ainsi un Golden Globe.

Par la suite l’acteur est sollicité pour de nombreux rôles. Outre ses interprétations dans Spiderman, le beau gosse se voit courtisé de toutes parts : il joue avec De Niro dans City by the Sea, il danse avec la troupe de Robert Altman dans Company et se place en tête d’affiche de Sonny, le premier long métrage de Nicolas Cage en tant que réalisateur. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, il interprète en 2005 le jeune guerrier anglais de la légende de Tristan et Yseult dans une adaptation signée Kevin Reynolds.

On connaît le James Franco acteur mais beaucoup moins l’artiste et le créateur. Peintre, curieux de musique, ce jeune homme sait impulser et organiser. Il fonde son entreprise de production cinématographique Rabbit Bandini Production et met en scène la comédie The Ape dans laquelle il joue lui-même. En 2005 et 2006, il met aussi en scène Fool’s or et Good Time max.

Dans l’usine à rêve d’Hollywood James Franco a trouvé sa place mais demeure discret. Il n’a pas toujours su convaincre. Sam Raimi, par exemple, lui a refusé le rôle titre dans Spiderman pour lui donner le second rôle. Sa renommée n’est donc pas celle d’un Tobey McGuire ou autre icône des années 2000, alors que sa sensibilité artistique s’avère rare et très développée,  ses talents réels. Mais finalement on peut considérer qu’il s’agit là d’un bon signe. L’acteur, dans sa carrière future, saura probablement préserver son indépendance et son originalité créatrice sans se laisser happer par un star system toujours tenté de l’enfermer dans son image de jeune beau gosse au sourire craquant.

Nul doute que le parcours de James Franco peut réserver encore bien des surprises car il ne fait que commencer...



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