Etre festivalier à Cannes relève du défi exaltant et passionnant. Energie, débrouillardise, audace, persévérance, organisation, passion en sont les maîtres mots. Certes laventure nest pas de tout repos. Pendant 13 jours, le cinéphile festivalier est soumis à des rythmes intenses. La vie du palais prend des allures de monde virtuel, comme coupée du monde extérieur. Se mettre au service du cinéma et de la communication, tel est le vecteur commun de cet univers où lon croise le meilleur et le pire. Une société humaine reproduite à petite échelle en somme, où, comme dans une bulle, règne un monde connexions et de technologies.
Cette journée du 13 débute sous un soleil éclatant. La projection matinale du dernier né de chez Pixar, Up (La Haut de P. Docter), permet dajouter une touche de légèreté et poésie à ce beau temps. Une belle manière de démarrer tout en finesse un festival qui sannonce dense. Sous le regard amusé de Thierry Frémaud, la salle Debussy sest remplie de spectateurs chaussés de grosses lunettes spéciales 3D. Pixar fait à nouveau une bonne pioche avec cette réalisation imaginative, visuellement surprenante et dotée dune bonne dose dhumour. A se demander si ces virtuoses de lanimation ont appris léchec tant le parcours des studios Pixar fait jusquici un sans faute. Les spectateurs ont eu la chance de découvrir Up en avant-première mondiale ici à Cannes et pour la première fois en simultané des spectateurs à Lyon, Paris, Marseille et Rennes. Parmi les festivaliers, les stars et les VIP attirent tous les regards. Isabelle Huppert marque déjà le festival par sa beauté et sa présence à la fois proche et lointaine. La présidente a donné une conférence de presse à 14h30 avec tout le jury. Parmi eux, signalons spécialement la présence de James Gray, réalisateur américain, auteur de deux films magnifiques présentés à Cannes (La nuit nous appartient et Two Lowers) et repartis à chaque fois de manière incompréhensible sans aucun de prix. Vedette ou pas, chaque membre suit le même travail et respecte les mêmes règles que nimporte quel juré, si petit soit-il.
A côté des stars, dans la ruche du palais, les festivaliers anonymes connaissent également un rythme soutenu. Journalistes, techniciens, responsables des protocoles, équipe de presse, commerçants, industriels, professionnels du cinéma, paparazzis, cinéphiles cannois, tous ceux là font partie des festivaliers courageux, souvent prêts à « payer le prix » de leur passion pour le cinéma. Mal rémunérés voir pas du tout, quimporte ! Lessentiel cest dêtre là, au cur de laction, là où tout se déroule. Partager avec les autres ce sentiment unique de joie et de fierté de participer à ce rendez-vous mondial que seul le cinéma peut offrir. Dès la sortie de Up, les critiques se ruent sur les ordinateurs de la salle de presse pour taper leur premiers articles. Bien sûr lexclusivité fera la différence. Les responsables des protocoles, sur le qui vive, font le point pour les projections suivantes. Sur le marché du film, les hôtesses restent debout des heures entières pour orienter les festivaliers perdus. A lentrée du palais les chaînes internationales filment leurs premières images alors que juste à côté, devant les marches, au bord de la route, les paparazzis en herbe attendent depuis plus de 24 heures la première montée des marches. Collectionneurs dautographes et de photos inédites de stars, ils sont prêts à supporter des heures dattente pour être à côté des vedettes et ainsi capter la magie au plus près.
Parmi les festivaliers, enfin, les jurés du prix cuménique vivent leur grand jour, celui de la première immersion dans une journée cannoise. Sous le regard dune caméra de France 2, le jury fait toute laprès-midi la visite du palais et découvre le stand du prix oecuménique situé en plein cur du marché du film. Tous les jours à 14h00 des stagiaires y organiseront une animation destinée au grand public. Pas le temps de dire ouf, il est déjà 17h00, il va falloir songer à se rendre à la deuxième projection Après sêtre mis en condition avec Pixar, les jurés entrent dans le vif du sujet avec le premier film en compétition Chun Feng Chen Zui de Ye Wan (Nuits divresse printanières) de Lou Ye, un voyage désenchanté aux confins de la jalousie et de lobsession amoureuse, avec pour thème central lhomosexualité masculine sur fond de mal-être de la jeunesse chinoise.
Que lon soit connu ou pas, festivalier anonyme ou au contraire sous le feu des projecteurs, une journée passée à Cannes cest de la magie en plus, des souvenirs de cinéphile que lon gardera longtemps et dont il est bon de profiter sans attendre.
La suite de la journée tout en images
Isabelle Huppert lors de la conférence de presse d'ouverture photographiée par Moland Fengkov
le jury oecuménique sous la présidence de Radu Milhaileanu
Serge et Federico filmés par France 2
Salle Salle de de presse : un petit coup de fatigue avant de reprendre le travail !
Paparazzis anonymes : qui aura le scoop le premier ?
Visite du jury sur le stand : Radu M. écoute les explications de Viviane
Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour avoir une place dans le Palais Lumière !?