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13 mai 2009 3 13 /05 /mai /2009 21:41

Etre festivalier à Cannes relève du défi exaltant et passionnant. Energie, débrouillardise, audace, persévérance, organisation, passion en sont les maîtres mots. Certes l’aventure n’est pas de tout repos. Pendant 13 jours, le cinéphile festivalier est soumis à des rythmes intenses. La vie du palais prend des allures de monde virtuel, comme coupée du monde extérieur. Se mettre au service du cinéma et de la communication, tel est le vecteur commun de cet univers où l’on croise le meilleur et le pire. Une société humaine reproduite à petite échelle en somme, où, comme dans une bulle, règne un monde connexions et de technologies.

Cette journée du 13 débute sous un soleil éclatant. La projection matinale du dernier né de chez Pixar, Up (La Haut de P. Docter), permet d’ajouter une touche de légèreté et poésie à ce beau temps. Une belle manière de démarrer tout en finesse un festival qui s’annonce dense. Sous le regard amusé de Thierry Frémaud, la salle Debussy s’est remplie de spectateurs chaussés de grosses lunettes spéciales 3D. Pixar fait à nouveau une bonne pioche avec cette réalisation imaginative, visuellement surprenante et dotée d’une bonne dose d’humour. A se demander si ces virtuoses de l’animation ont appris l’échec tant le parcours des studios Pixar fait jusqu’ici un sans faute. Les spectateurs  ont eu la chance de découvrir Up en avant-première mondiale ici à Cannes et pour la première fois en simultané des spectateurs à Lyon, Paris, Marseille et Rennes. Parmi les festivaliers, les stars et les VIP attirent tous les regards. Isabelle Huppert marque déjà le festival par sa beauté et sa présence à la fois proche et lointaine. La présidente a donné une conférence de presse à 14h30 avec tout le jury. Parmi eux, signalons spécialement la présence de James Gray, réalisateur américain, auteur de deux films magnifiques présentés à Cannes (La nuit nous appartient et Two Lowers) et repartis à chaque fois de manière incompréhensible sans aucun de prix. Vedette ou pas, chaque membre suit le même travail et respecte les  mêmes règles que n’importe quel juré, si petit soit-il.

A côté des stars, dans la ruche du palais, les festivaliers anonymes connaissent également un rythme soutenu. Journalistes, techniciens, responsables des protocoles, équipe de presse, commerçants, industriels, professionnels du cinéma, paparazzis, cinéphiles cannois, tous ceux là font partie des festivaliers courageux, souvent prêts à « payer le prix » de leur passion pour le cinéma. Mal rémunérés voir pas du tout, qu’importe ! L’essentiel c’est d’être là, au cœur de l’action, là où tout se déroule. Partager avec les autres ce sentiment unique de joie et de fierté de participer à ce rendez-vous mondial que seul le cinéma peut offrir.  Dès la sortie de Up, les critiques se ruent sur les ordinateurs de la salle de presse pour taper leur premiers articles. Bien sûr l’exclusivité fera la différence. Les responsables des protocoles, sur le qui vive, font le point pour les projections suivantes. Sur le marché du film, les hôtesses restent debout des heures entières pour orienter les festivaliers perdus. A l’entrée du palais les chaînes internationales filment leurs premières images alors que juste à côté, devant les marches, au bord de la route, les paparazzis en herbe attendent depuis plus de 24 heures la première montée des marches. Collectionneurs d’autographes et de photos inédites de stars, ils sont prêts à supporter des heures d’attente pour être à côté des vedettes et ainsi capter la magie au plus près.

Parmi les festivaliers, enfin, les jurés du prix œcuménique vivent leur grand jour, celui de la première immersion dans une journée cannoise. Sous le regard d’une caméra de France 2, le jury fait toute l’après-midi la visite du palais et découvre le stand du prix oecuménique situé en plein cœur du marché du film. Tous les jours à 14h00 des stagiaires y organiseront une animation destinée au grand public. Pas le temps de dire ouf, il est déjà 17h00, il va falloir songer à se rendre à la deuxième projection… Après s’être mis en condition avec Pixar, les jurés entrent dans le vif du sujet avec le premier film en compétition Chun Feng Chen Zui de Ye Wan (Nuits d’ivresse printanières) de Lou Ye, un voyage désenchanté aux confins de la jalousie et de l’obsession amoureuse, avec pour thème central l’homosexualité masculine sur fond de mal-être de la jeunesse chinoise.

Que l’on soit connu ou pas, festivalier anonyme ou au contraire sous le feu des projecteurs, une journée passée à Cannes c’est de la magie en plus, des souvenirs de cinéphile que l’on gardera longtemps et dont il est bon de profiter sans attendre.


La suite de la journée tout en images…


Isabelle Huppert lors de la conférence de presse d'ouverture photographiée par Moland Fengkov



le jury oecuménique sous la présidence de Radu Milhaileanu



Serge et Federico filmés par France 2



L'équipe du jury sous le feu des projecteurs


Salle Salle de de presse : un petit coup de fatigue avant de reprendre le travail !



Paparazzis anonymes : qui aura le scoop le premier ?



Visite du jury sur le stand : Radu M. écoute les explications de Viviane



Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour avoir une place dans le Palais Lumière !?




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12 mai 2009 2 12 /05 /mai /2009 23:23

LE FESTIVAL DE CANNES 2009

S’APPRETE A VIVRE SA 62ème EDITION



Depuis hier, Cannes change de visage. Comme chaque année, le temps d’une dizaine de jours, son festival transforme cette petite ville en capitale mondiale du cinéma.  Les magasins de luxe se sont parés de leurs plus belles vitrines à la mode festival. Les éclairages de nuit fonctionnent déjà. Les machinistes et ouvriers donnent à la hâte les derniers tours de vis dans le palais. Depuis la gare, une espèce humaine nouvelle arpente les rues de la ville : le festivalier, valise à roulettes dans une main, smoking sous housse de l’autre. Dès 8H00 ce matin, Agnès la responsable de la salle de presse accueillait les premiers journalistes venus ouvrir une connexion Internet. Dès demain, la salle sera prise d’assaut… Les hôtes d’accueil reconnaissables à leur tenue sont déjà à leurs postes devant les portes du palais, pour réguler et surveiller l’incessant ballet des entrées et des sorties. Pendant 13 jours le palais va revêtir l’apparence d’une ruche. Tout est prêt comme d’habitude pour le grand lancement. Comme d’habitude ? Pas si sûr. Pour la première fois depuis très longtemps, la rumeur et la presse annoncent que les grands hôtels ne feront pas le plein cette année. Des annulations arrivent à la dernière minute. On prédit que les rangs des festivaliers seront plus clairsemés. L’année 2009 serait-elle alors celle d’un festival pas comme les autres ?

Le festival de Cannes garde en tous cas une notoriété internationale inégalée. Et ce n’est pas la récession actuelle qui va empêcher les contrats de se signer et le marché de prospérer. Le cinéma affiche une belle prospérité puisque jamais autant les Français n’ont eu envie de se distraire et de sortir dans les salles.

Côté cinématographie, cette année, longs et courts métrages confondus, la présélection a reçu 4272 films (6 % d’augmentation par rapport à l’an dernier, 4025 films) représentent 129 pays (107 en 2008). En ce qui concerne la sélection officielle on dénombre 56 longs métrages représentant 32 pays de productions différents (20 films en Compétition, 19 films à Un Certain Regard), 49 premières mondiales et 6 premiers films. Ces chiffres confirment une internationalisation accrue du festival et une augmentation de films déposés à la présélection. Les 20 films en compétition donneront la part belle aux genres cinématographiques, film de guerre (Inglourious Basterds de Q. Tarentino), film de vampires (Thirst, ceci est mon sang de P. Chan-Wook), film noir (Vengeance de Johnnie To), film d’horreur (Antichrist de L. Von Trier) pour ne citer qu’eux. Des films peut-être plus grand public que l’an dernier. (En 2008 on avait découvert beaucoup de premiers films et des œuvres confidentielles). Cependant ces films restent des œuvres dites d’auteurs puisque l’on retrouve de très grands noms du cinéma mondial. Pour démarrer le festival demain matin, une mise en bouche que chaque festivalier dégustera comme une pâtisserie : le dernier né de chez Pixar en avant première mondiale. Up, de Pete Docter fera l’ouverture du festival hors compétition. Cerise sur le gâteau, les spectateurs se verront remettre une paire de lunettes à l’entrée de la salle pour voir le film en relief ! On en mangerait…

Le jury œcuménique quant à lui arrive aujourd’hui. Composé de professionnels du cinéma, de chercheurs ou de journalistes  venus du Canada, de Suisse, d’Italie, de France et de Roumanie, il est présidé cette année par un juré pas comme les autres : Radu Mihaileanu cinéaste français d’origine roumaine. Son dernier film Va, vis et deviens présenté au Festival de Berlin en 2005 y a reçu le Prix du Jury œcuménique et le Prix du public. L’année suivante, nommé quatre fois aux Césars, son film recevait le César du meilleur scénario original. La présence exceptionnelle de ce cinéaste à la tête de ce jury honore le 35ème anniversaire dans un festival tel que Cannes. Son regard de cinéaste, sa personnalité indépendante, à n’en pas douter, pèseront lourd dans le choix du film de cette année. (Comme le grand jury officiel, le jury œcuménique remet un prix parmi les films de la sélection officielle). Dès maintenant, l’équipe fait connaissance et commence à envisager son mode travail, notamment le rythme des délibérations. Tous les jurés visionnent l’ensemble des films en compétition dans la sélection officielle sans exception. Chacun émettra un vote au terme des délibérations. En cas d’égalité la voix du président comptera double. Le jury œcuménique définit plusieurs critères importants pour décerner son prix : la qualité artistique et la créativité, la dimension universelle du film, le regard porté sur les droits de l’homme et la justice, le regard chrétien, enfin le mode de diffusion (le film sera-t-il exploitable dans un sens pédagogique ? Pourra t-il susciter un débat ?). Durant toute la durée du festival chaque juré est tenu à un devoir de réserve quant à l’évolution des discussions en huis clos. Après s’être rencontré pour la première fois, les jurés sont présentés à toute l’équipe d’organisation qui gravite autour d’eux, webmasters, relations presse, bénévoles rédacteurs, stagiaires, etc. Enfin dernière étape, pour terminer la journée en douceur : un petit restaurant italien où chacun peut continuer à discuter, sans oublier un petit cadeau made in Cannes (galet artisanal)  remis à chacun par Viviane et Louisiane pour leur souhaiter la bienvenue. Mais déjà ce soir on n’en est plus au stade de l’accueil : pour Radu, Federico, Alina, Claudette, Serge et Jean-Michel, le festival de Cannes 2009 a bel et bien démarré !







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11 mai 2009 1 11 /05 /mai /2009 10:22

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LA VIE DU  FESTIVAL VUE DE L’INTERIEUR

A TRAVERS UNE CHRONIQUE  QUOTIDIENNE.

DU 13 AU 24 MAI,

LE CINEMA MONDIAL EST CENTRE A CANNES !

Chargé des relations presse du jury œcuménique (prix chrétien du cinéma), je vous invite à découvrir chaque jour sur ce blog une chronique sur le festival de Cannes 2009 vu de l’intérieur. Cette chronique entend poser un regard particulier sur le festival, résolument axé sur la vie et l’au-delà de l’écran, différent des news que vous pourrez entendre dans les médias officiels. Sans oublier bien sûr ce pour quoi des milliers de personnes sont réunis dans cette petite ville de Cannes pendant 15 jours : la cinématographie et le marché du film, enjeux principaux de ce rendez-vous exceptionnel. Nous évoquerons le prix œcuménique. Son jury porte justement ce regard particulier sur les films en remettant un prix original dans la compétition officielle. Plus généralement il sera question du festival en lui-même, qualifié à juste titre de « plus grand festival du monde ». Nous y parlerons des films, des gens, des peoples, des marches, des événements, des anonymes, ceux qui oeuvrent dans l’ombre…bref de la vie hors du commun du cinéma, une vie en ébulition et dans tous ses états… 

A bientôt sur Cinema Paradiso !

Pierre Vaccaro

 



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26 mars 2009 4 26 /03 /mars /2009 20:00

Chronique d’une mort annoncée, ce documentaire, d’une grande qualité et d’une grande pudeur, est un hymne à la vie et à la fraternité.

Un groupe de jeunes gens aujourd’hui, en Suisse. Ils partagent une maison, certains font de la musique, d’autres des images. Ils font des fêtes, boivent de la bière, fument, vont au concert et vivent avec insouciance leur quotidien. Christian, surnommé Chrigu par son entourage (nous sommes en Suisse alémanique !) est atteint d’une forme rare de cancer. L’annonce de cette maladie, du combat qu’il va devoir mener contre elle, lui fait peu à peu prendre conscience de ce qu’est le simple fait "d’être en vie". A l’occasion d’une rechute et d’un nouveau traitement, il décide, avec son complice Jan, de filmer leur vie, les séjours à l’hôpital, les visites de la famille, leurs conversations pendant les mois qui viennent, sans savoir ce qu’il arrivera.

Tourné par des professionnels, le film n’a rien à voir avec une petite vidéo d’amateurs égocentriques. Les images sont belles et même dans les difficiles conditions de l’hôpital et d’une certaine déchéance physique, le souci de la mise en scène n’est jamais écarté. Le montage donne au documentaire un vrai souffle. Jan Gassman et Christian Ziörjen ont évité de sombrer dans l’inutile pathos et Chrigu : chronique d’une vie éclairée n’a pas pour but de faire pleurer les spectateurs. Au contraire, comme le dit Chrigu : "Ce qui est important, ce n’est pas ma vie, c’est la vie tout court." Si le documentaire trouve si bien ce ton rare pour parler de la mort - comme faisant nécessairement partie de la vie - c’est parce que le jeune homme qui est entrain de mourir fait lui-même l’expérience de cet "éclaircissement". Jusqu’au bout, lorsque les très douloureux moments des derniers jours sont pudiquement évoqués, les deux compères mettent en avant l’acceptation de ce destin et la tendresse de l’entourage. C’est l’histoire d’un individu ordinaire, de la vie et de la mort de Chrigu mais elle est filmée avec tant d’intelligence qu’elle touche tous les spectateurs.

Jan Gassmann a terminé seul le film, notamment les dernières prises de vue, le montage. Nous ne saurons rien de ses sentiments, de la difficulté qu’il doit bien y avoir à filmer un ami en train de mourir, à avoir le recul nécessaire pour terminer ce documentaire sans en faire une catharsis personnelle. Sobrement, il décrit ainsi la fabrication du documentaire : "Quatre mois. Beaucoup de mots. Sa vie que nous reprenons depuis le début. Beaucoup ri, peu pleuré - pas assez peut-être - et bientôt, il était mort. Et maintenant, nous faisons un film. Son film. Un puzzle de moments et d’ambiances différentes qui parlent de relations et de façons de concevoir la vie. Un film pour tous ceux qui vivent sans compromis. Les adieux d’un narcisse qui ne voulait pas qu’on oublie son visage."

Au festival de Berlin 2007, Chrigu était présenté dans la section Forum, où le Jury œcuménique lui a décerné son prix : "Chrigu, un jeune homme qui souffre d’un cancer en phase terminale, décrit son cheminement vers la mort en la considérant comme une partie de la vie, et la vie comme une partie de la mort. Il travaillait en tant que technicien pour le groupe de hip-hop de ses amis. Leur musique résonne à travers le documentaire, rythmant la joie et la douleur, le rire et la tristesse, la vie et la mort. Tout au long de son parcours, Chrigu est un exemple de vie dans la manière dont il accepte l’inéluctabilité de la mort."

(NB: Cette critique a été rédigée par Magali Van Reeth du site Signis et non par l'auteur de ce blog. Merci à elle pour son autorisation et sa collaboration !)

                       

                                                 Decouvrez le site officiel du film en cliquant ici.



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28 janvier 2009 3 28 /01 /janvier /2009 11:27

« Apocalypse Cruise »

Une page d’histoire passionnante gâchée par un style convenu et commercialement formaté: tel est le sentiment mitigé qu’inspire le dernier film de Bryan Singer

Affiche américaine. United Artists

Mais où donc est passée la verve cinématographique de ce cinéaste que l’on qualifiait de surdoué précoce à l’époque de Usual Suspects ou de X Men ?

L’angle d’attaque du scénario ne manquait pourtant pas d’intérêt ni d’originalité. Le film expose les déchirements internes de l’armée allemande en décrivant l’un des principaux complots qui fut tramé contre Hitler pendant la guerre, au sein du régime nazi. Il évoque ces allemands qui, au prix de leur vie, ont défendu l’honneur d’une « Allemagne sacrée », comme ils l’appelaient eux-mêmes. Walkyrie restaure la mémoire de ces héros. Il remet au goût du jour un épisode historique méconnu qui se solda certes par un échec, mais qui illustre le courage insensé dont firent preuve les inspirateurs du complot. Oui, de nombreux soldats Allemands souhaitaient la chute du régime nazi. Oui, ces hommes et ces femmes furent un peu les oubliés de nos livres d’Histoire. Le cinéma joue ici un rôle de média historique en donnant une vision nuancée de cette période sombre de la seconde guerre mondiale.  Pendant longtemps, les films traitant de la guerre 39-45  ont développé une vision très manichéenne de l’armée allemande face au monde. Ici on quitte le schéma habituel du SS totalitaire, violent et sans conscience face aux alliés héroïques et défenseurs de la liberté. La mise en place de la conspiration est l’occasion de découvrir les mensonges, les petites lâchetés, les jalousies liées au pouvoir, bref toute la division qui existait à l’intérieur même du camp allemand au sujet du führer. Derrière la dictature et les saluts militaires, il faut peu de choses pour que le dégoût remonte à la surface... Grâce au film, on perçoit  combien la tyrannie de la peur s’exerçait autant envers l’ennemi qu’à l’intérieur de l’armée allemande. Loin des récits habituels sur Hitler et le nazisme qui s’appliquent souvent à montrer des actes de guerre et de violence, le film rend perceptible à la fois la force et la folie de cette immense puissance hitlérienne ainsi que l’asservissement moral  sur lequel il reposait. Le cours de l’Histoire aurait pu en effet basculer si Hitler avait été éliminé ce jour-là puisqu’il détenait à lui seul tous les pouvoirs. Son empire s’appuyait sur une armée totalement obéissante mais aussi fragile car prête à se retourner contre lui. Une Allemagne à la fois bourreau et victime, capable de retourner sa veste à tout instant dès lors que le chef suprême disparaît.

Malheureusement Bryan Singer ne s’avère pas à la hauteur d’un tel sujet. Il se focalise sur la seule idée du meurtre d’Hitler et de ses conséquences immédiates, accumulant erreurs et fautes de goût. La première de ces erreurs étant le choix d’avoir tourné en anglais un film qui parle d’une page cruciale de l’histoire de l’Allemagne et dont l’action se déroule au cœur de ce pays. Une adhésion à l’anglais d’autant plus difficile que le rôle principal est confié à Tom Cruise, icône même de la star américaine hollywoodienne.

Deuxième faute de style, l’arrière-plan historique qui n’est absolument pas traité. Comment approcher Hitler et le tuer ? C’est le suspens lié à cette recherche qui intéresse le plus le réalisateur. Certes les scènes de rencontre avec Hitler attirent la curiosité et exercent une certaine fascination. Cependant Walkyrie évoque très peu le contexte de l’époque, le conflit, les racines du coup d’état manqué, le camp des opposants au complot. Les personnages sont caricaturés, l’intrigue simplifiée. Sur le plan historique, le film souffre d’un manque de détails et de réalisme historique qui nuisent à sa crédibilité.

Pour couronner le tout, le choix de Tom Cruise dans le rôle du conte Claus Schenk von Stauffenberg s’avère désastreux et ce avant même le début du tournage. Les autorités allemandes locales ont longtemps refusé les autorisations de filmer dans des lieux historiques à cause de l’appartenance de l’acteur à l’Eglise de scientologie. Probablement à coup de finances, l’équipe a fini pourtant par obtenir gain de cause. Au-delà de ces difficultés, Tom Cruise joue de manière neutre, campe un héros sans consistance, sans parvenir à donner l’épaisseur humaine et historique nécessaire à son personnage.

Ajoutons à ces défauts majeurs une musique et une mise en scène grandiloquentes et l’on obtient un film complaisant, définitivement guidé par des instincts commerciaux… Pour le réalisateur qui semble plus doué avec la science fiction ou le polar, c’est un coup d’épée dans l’eau. Il y a peu de chance en effet que ce Walkyrie s’installe au top 5O des films historiques.

                                                     Bryan Singer sur le tournage de Walkyrie



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22 décembre 2008 1 22 /12 /décembre /2008 22:37

Affiche américaine. DreamWorks Pictures

Steven Spielberg avait prévu de réaliser lui-même cet Œil du Mal. Finalement, il s’est contenté de le produire. Trop occupé par la réalisation de son denier Indiana Jones a-t-il déclaré… La genèse du film annonce en somme la couleur: la promotion d’un projet innovant qui tient d’avantage de la vente d’un nouveau produit que de la création cinéphilique. Nous serions ici en présence d’un « thriller visionnaire d’un nouveau genre » annonce le dossier de presse. D.J. Caruso, cinéaste peu connu en France, s’y est collé avec suffisamment de neutralité et de moyens pour nous servir un film certes distrayant et correctement réalisé mais sans grande nouveauté. Musique omniprésente, courses, poursuites, cascades en tous genres, Shia Labeouf et son air d’ado apeuré… tous  les ingrédients du blockbuster sont là, prêts à satisfaire une addiction au cinéma de pure distraction et aux odeurs de pop corn.

Jerry et Rachel ne se connaissent pas mais un cauchemar leur a donné rendez-vous. Parce que quelqu’un l’a fait passer pour un terroriste et qu’il est désormais recherché par toutes les polices, Jerry n’a d’autre choix que d’obéir à une voix mystérieuse qui contrôle chacun de ces faits et gestes. Rachel est elle aussi obligée de se soumettre aux ordres de cette voix sinon ce sera son fils Sam qui le paiera de sa vie. Le film se présente comme une longue série de poursuites, une course en avant effrénée de 2h00. Les acteurs ont des rôles très physiques. Ils doivent courir tout en jouant toujours la même expression : la peur et  l’incompréhension face ce qui leur arrive. Entre deux cascades, Jerry et Rachel ont quand même un petit peu de temps pour faire connaissance et se racontent leur vie. Séquence émotion : Caruso veut alors nous arracher des larmes. Mais tout de suite il faut repartir sinon c’est la mort ! Le label Spielberg n’arrive pas à faire oublier la grande faiblesse du scénario, la psychologie vulgarisée des personnages et l’absence totale de crédibilité de certaines situations. Du cinéma bien formaté, prêt à consommer sur place.

On appréciera quand même avec plus de plaisir les scènes dans l’antre secrète de cet « Eagle Eye », nom donné à l’ordinateur qui surveille tout, sait tout et tient les fils de l’intrigue. En faisant un effort, on pense à Hall 9000, l’ordinateur paranoïaque de 2001, le Big Brother de 1984 tourné par Michael Redford ou encore, plus lointainement, l’ordinateur mère de l’extraordinaire Alien de Ridley Scott.  Sur ce versant, l’œil du Mal aurait pu s’aventurer avec plus d’audace et développer un scénario très intéressant. Le thème de la surveillance et du contrôle technologique étant de plus en plus présent dans nos sociétés contemporaines.

Finalement c’est dans les cascades que le film s’en sort le mieux. La réalisation confirme un retour à la « tradition ». Caruso filme de vraies scènes d’action avec des personnages en chair et en os. Il utilise de manière pondérée les effets numériques qui, lorsqu’ils envahissent trop l’image,  finissent par déshumaniser le cinéma. Ce besoin de revenir à une mise en scène réaliste redonne aux acteurs une vraie place. Ici on assiste à des poursuites et des cascades qui valent le coup d’œil car elles associent habilement un réel effort physique des acteurs et une touche discrète de numérique pour les effets spéciaux. Sur ce créneau, il faut reconnaître que les américains restent des maîtres. L’œil du Mal réserve donc quelques moments impressionnants de scènes d’action, notamment dans la dernière demi-heure, toute en puissance qui mène à une issue finale plutôt réussie.  Est-ce suffisant pour faire un bon film ?  A vous de juger.

SORTIE LE 24 / 12 / 2008



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28 août 2008 4 28 /08 /août /2008 22:47

Depuis sa sortie aux Etats-Unis, Wall-E était attendu sur les écrans européens comme le messie. Le petit robot inventé par les studios Pixar a enfin traversé l’Atlantique. Sur internet, il est incontournable. Et les commentaires encensent quasi à l’unisson ce film d’animation hors du commun. Presque muet, il raconte l’histoire d’un petit robot chargé de nettoyer la terre. Tel Adam, il y est seul au monde, car les hommes on quitté leur planète devenue trop polluée. Mais Eve, robot sophistiqué à la voix de Sigourney Weaver fera son apparition…

Est-ce le mélange de poésie et écologie qui a tant plu aux critiques ? Est-ce l’âme de 2001 qui hante le film et lui donne d’ores et déjà une aura philosophique ? Est-ce une fascination contemporaine pour la technologie ? Est-ce l’hommage au cinéma muet et à Chaplin ? A ET et au film musical ?

Wall-E réunit à lui seul de grands chefs-d’œuvre de l’histoire du cinéma, des films qui ont marqué des générations.

Il apparaît donc comme un film hanté par le cinéma, tout simplement… Extraits.

Audacieux

Pixar présente une histoire d’amour muette entre deux robots. Audacieux. (Le Vif/L’Express)

Il y aura un avant et un après Wall-E

"Un film splendide, profond et merveilleux. Techniquement, visuellement, esthétiquement, Wall-E est un joyau. (...) Wall-E produira, produit déjà, une ligne de démarcation dans le paysage de l’anticipation ciné : le fameux avant-après, un peu comme E.T." (Libération).

Entre E.T. et Charlot

"On a beau connaître l'inventivité du studio Pixar, rien ne prépare à Wall-E. (...) Wall-E dépasse toutes les attentes. (...) Charlot de l'an 2800, Wall-E est un Waste Allocation Load Drifter - Earth Class (W.A.L.L.E.): un androïde chargé de nettoyer la Terre pour la rendre à nouveau habitable." (Le Temps)

Sensation de réalité

"La mise en scène utilise des instruments (focales courtes, fondus) que s'interdit normalement le cinéma d'animation, qui donnent ici une sensation très forte de réalité." (Le Monde)

Une future référence

"On se régale surtout du couple principal : Wall.E. et Eve. Tous deux, dans leur approche enfantine de l'amour nous rappellent sans cesse que : "All you need is love...". Un vrai beau film émaillé de références aux films ultimes (Star Wars, 2001, Titanic...) du vingtième siècle, préparant avec Wall.E. une future référence du vingt et unième. Excellent." (DVDrama)

Un film d'auteur

"On pourrait vous reparler du « Monde de Nemo» (9 millions d’entrées) et de « Ratatouille» (7 millions). Vous redire combien le cinéma d’animation, aiguillonné par le match Disney/Pixar contre Dreamworks, est devenu à Hollywood un espace de créativité et d’effronterie plus bouillonnant que les superproductions traditionnelles. Mais ce serait réduire «Wall-E», la dernière livraison Pixar, qui sort aujourd’hui dans 736 salles, à son registre cinématographique, trop souvent synonyme de sous-genre. La réalité va bien au-delà. Au point d’imposer au chef-d’oeuvre d’Andrew Stanton pour la première fois seul derrière la caméra après avoir coréalisé «Nemo» et «1 001 Pattes» la qualification de film d’auteur " (Le Parisien)

De gauche et hypocrite

Certaines critiques aux Etats-Unis ne sont pas tendres avec Wall-E, vue comme une fable écologique et donc plus proche politiquement des idées défendues par les démocrates. Dans un contexte de crise économique, d'aucuns ne voient pas d'un bon oeil cette critique du consumérisme. Et y perçoivent une certaine hypocrisie de la part de producteurs qui vont engranger des millions. (Libération)



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23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 23:24

Twentieth Century Fox France

Après le coup de génie de Sixième sens, M. Night Shyamalan revient au meilleur de sa forme avec Phénomènes, petit bijou cinématographique et d’adrénaline comme on n’en avait pas vu depuis longtemps dans le domaine du fantastique.

Dès les premiers plans, l’hypnotique pouvoir des images s’empare du spectateur. Du cinéma imprégné de spiritualisme et usant généreusement du potentiel de fascination du cinéma, comme seul ce réalisateur, guidé par une quête mystique, sait l’utiliser. Le premier quart d’heure -d’un total brio- nous fait assister aux premières manifestations du fameux phénomène : les habitants des villes se suicident les uns après les autres sans explication. Première image et premières secondes, à peine le temps de sortir du générique et le film installe, avec une densité rare et de manière très puissante, l’effroi et le surnaturel. Une intrusion du fantastique et de la mort dans un univers des plus quotidiens, qui rappelle sans difficulté celui des Oiseaux d’Hitchcock.

 

         Le secret de Shyamalan ? Poursuivre sans cesse l’exploration de ses obsessions personnelles (notamment la peur de la mort) à travers le cinéma qu’il utilise clairement comme une thérapie. Signifier l’intrusion de l’extraordinaire dans les situations des plus ordinaires, chercher le caché au travers du montré : telles sont les ressorts profonds de son langage cinématographique. Sa caméra ne fait pas que capter les images, elle est elle-même notre second œil qui scrute de manière méditative l’univers du quotidien pour y percer l’invisible, pour le faire parler ou apparaître à l’image. Les plans très lents et le montage fluide laissent le temps d’imaginer et d’extrapoler un au-delà du récit, qui n’est pas de l’ordre du descriptif mais du symbolique, dans l’imaginaire et la conscience du spectateur. Chaque plan porte en lui une charge de sens qui laisse libre cours aux fantasmes et aux émotions intimes de chacun.

 

         S’inscrivant dans un fantastique social, Phénomènes fait surgir l’angoisse dans les situations des plus communes. Le format de Phénomènes refusant le cinémascope donne au film un caractère plus rétro. Une option du cinéaste qui cherche ainsi à mieux valoriser la densité du sujet et la force des images sans jouer sur l’effet d’annonce. Le jeu des acteurs reste suffisamment neutre et leurs personnages suffisamment banals pour que l’on se concentre sur tout ce qui n’est pas humain, la végétation, les objets, la maison, la ville… Les éléments et les objets sont en fait les véritables acteurs du film parce que la terreur vient d’eux.  Une plante devient terrifiante, un coup de vent suffit à faire sursauter, une porte claque de manière angoissante, une tondeuse se transforme en une arme inquiétante… Là est la trace du génie de Shyamalan : il met la technique du cinéma, le son, l’espace des décors au service du suspens et du fantastique (comme le faisait par exemple Alejandro Amenábar dans Les Autres) dans une tension constante qui ne vous lâche qu’une fois sortis de la salle.  

 

Phénomènes est un film, à tous points de vue, psychotique. A un premier degré, il explore l’inconscient humain. On baigne en pleine paranoïa et l’on assiste à des dépressions nerveuses en cascades ! Les fantasmes de mort et de suicide décrits à l’écran renvoient l’être humain à ce qu’il a de plus trouble en lui, une zone de l’inconscient qui, par l’image, ne connaît plus de tabou ni le barrage du conscient. Cette sensation procure un profond malaise chez le spectateur et vient toucher des zones sombres et inexplorées de sa psychologie profonde. Il y a comme chacun le sait au fond de chaque homme des instincts de mort que le cinéma vient ici exhumer. A ce titre, cela fait longtemps que l’on n’avait pas vu des images aussi audacieuses et dérangeantes, loin du politiquement correct, comme le cinéma le permet.

A un autre niveau, collectif celui-ci, Phénomènes s’avance nettement sur le terrain des psychoses du monde moderne, exprimées quant à elles quotidiennement dans tous nos journaux télévisés : menace écologique, peur sourde de la menace terroriste,  peur de la fin du monde, peur de l’autre et de soi-même, peur de tout en somme… Le film prend la figure d’une allégorie de cette « chose » qui n’est pas nommée et qui entrave la relation humaine. La peur du contact, le refus de la différence, la claustration, la phobie et le repli sur soi face aux difficultés du monde, notamment celles que génère la ville. Refusant l’explication, Shyamalan fait le choit judicieux de ne montrer que les signes. Il sonde l’univers des symptômes laissant le soin à chacun d’interpréter.

Oui, décidemment, le cinéma de ce réalisateur d’origine indienne  est celui de l’ailleurs, de l’au-delà du cadre dans lequel une universalité de l’humain peut se frayer un chemin de vie et d’amour, comme l’annonce le test de maternité final d’un couple ressoudé. Chemin d’espérance pourtant bien fragile dans un monde où, au-delà des frontières, semble souffler désormais un vent mauvais… 

Avertissement : dans cette bande annonce, des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs


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11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 12:07

NIT NITEY GARAB AM «L’HOMME EST LE REMEDE DE L’HOMME»

(Proverbe wolof)

« Je crois que chaque personne a une mission dans la vie ». Youssou N’ Dour, croyant avant d’être artiste, présente en ces termes le voyage initiatique qui l’attend au cœur de la musique noire. Il se confie à son ami, le conservateur de la maison aux esclaves de Gorée. C’est de là, de cette île magique devenue le symbole de l’esclavage, située au large de Dakar, que tout commence. Vous l’avez compris : amoureux du Sénégal et de cette île, fan de Youssou N’Dour, Retour à Gorée est un rendez-vous rare à ne pas manquer. D’autant que seulement 10 copies sont distribuées en France.

Pierre-Yves Borgeaud situe Retour à Gorée entre le road-movie et le documentaire, un peu à la manière d’un Bohringer. Il fait voyager sa caméra des ruelles de Gorée jusqu’à Atlanta, la Nouvelle Orléans, New York, Luxembourg pour enfin revenir à Dakar. Nous partageons l’intimité des voyages et des rencontres. Nous assistons aux répétitions. Et tout au long des plans, le spectateur capte l’invisible : les affinités profondes qui se créent à travers la musique. Des liens d’amitié et de fraternité remplis de gravité, d’émotion et de rire. Le film réussit à rendre très attachantes différentes personnalités de musiciens qui, malgré leur différence, se trouvent unis par leur passion commune. Les voix s’accordent. Des regards parfois intenses se croisent. Les langues, les religions et les cultures se mêlent. Par la puissance évocatrice de ses gros plans, sans démontrer, le réalisateur parle avec tact de l’harmonie entre les êtres au-delà de ce qui les sépare. Autant qu’elle voit, sa caméra sait écouter, presque méditer.

Retour à Gorée, en plus d’être film sur la musique, est en effet un voyage méditatif  dans l’Histoire. Depuis la «Porte du non Retour» où Youssou N’Dour effectue son pèlerinage initial, jusqu’à la « grande porte » des Etats-Unis, le spectateur comprend que le gospel, le jazz, le blues et plus tard le rock puisent leur origine dans les negro-spirituals et les rythmes des djembés africains. C’est bien de Gorée et du chant des esclaves que partent tant d’influences musicales qui seront développées aux Etats-Unis par la diaspora noire. La musique constitue le lieu d’expression de la lutte pour la reconnaissance et la dignité des noirs partout dans le monde. La musique résonne de ce combat pour la reconnaissance et la mémoire. Le film permet ainsi de découvrir différentes communautés, leur besoin vital de faire mémoire et de partager une culture commune pour se forger une identité.

 

Autre rareté de Retour à Gorée, celle de nous fait vivre plusieurs jours avec Youssou N’Dour, chanteur mondialement connu mais dont on a rarement l’occasion de partager l’intimité. Pour beaucoup, Youssou N’Dour c’est d’abord une voix. Le film donne ici l’occasion de découvrir une personne aux multiples facettes. Homme de foi, ambassadeur de l’Afrique, musicien doué d’une grande intuition artistique, il prend la figure du Frère auprès de tous ceux qu’il rencontre au cours de son périple. Dans de très belles tonalités sombres, l’image saisit avec beauté et grâce ce visage rond, généreux et expressif, capte la voix puissante et fragile en même temps, ce timbre africain qui nous est directement familier.

Le chanteur achève sa mission en retournant à Gorée. La quête trouve son accomplissement lors d’un concert final sur l’île où tous les musiciens venus de différents horizons se retrouvent pour jouer, non loin de la maison aux esclaves qui fut le témoin d’un des plus grand déchirement de l’humanité. Ce qui était disséminé est réuni. Le temps d’un concert, tous ne font qu’un, dans une belle harmonie…

Musicalement, ce road-movie nous le redit avec force. Il y a bien une question qui ne passera pas : la question de l’autre !

Site officiel

Site officiel de Youssou N'Dour

Pour mieux connaître Gorée...



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27 mars 2008 4 27 /03 /mars /2008 18:24

 

INTERVIEW EXCLUSIVE DE VINCENT MERCIER

DIRECTEUR DU FESTIVAL  

EN PARTENARIAT AVEC CINEMAPOLIS

CITE DU CINEMA

Afin de comprendre les enjeux du 6ème Festival des droits de l'homme (Du 25 mars au 1er avril 2008 - Paris), Pierre Vaccaro a rencontré Vincent Mercier son directeur. Les réponses sont passionnantes d'autant plus que la notion de droits de l'homme est à l'heure actuelle remise en cause dans de nombreux pays dont la France...

Lire la suite en cliquant ci-dessous !



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